"Menace" Le pourcentage élevé de cas de maladies chroniques constitue un risque pour les Algériens. Cinquante pour cent des Algériens sont chômeurs, 3 millions sont atteints de maladies chroniques, l?Algérie compte en outre 7 millions d?analphabètes, 5 millions de familles qui vivent en dessous du seuil de pauvreté. Tel est le sombre tableau dressé, cette semaine, par le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière en collaboration avec l?Office national des statistiques (ONS). Ces statistiques désolantes coïncident «honteusement» avec un été de tous les dangers. Un été où la phobie collective du retour des maladies moyenâgeuses telles la peste, la gale et la typhoïde s?est généralisée à un rythme effréné à la périphérie des grands centres urbains, mettant, du coup, tout le monde aux abois, les autorités en premier lieu. Ces dernières s?évertuent entre-temps à adresser des messages rassurants à même de tempérer, un tant soit peu, les ardeurs des citoyens qui ne savent plus à quel saint se vouer. Et c?est justement dans ce sens que le département présidé par le professeur Aberkane a tenu ce dimanche, au Palais de la culture à Kouba, une journée d?étude sur la situation de la population en Algérie qui coïncidait avec la Journée mondiale de la population. Réunissant, outre des spécialistes algériens, des experts de l?Organisation mondiale de la santé (OMS) et du Fonds des Nations unies pour l?agriculture (FAO), ce rendez-vous, important à bien des égards compte tenu de la conjoncture «alarmiste» que traverse l?Algérie, se voulait avant tout un haut lieu de concertation entre spécialistes à même d?établir le diagnostic fiable et de trouver, en conséquence, les remèdes adéquats. Même s?il ne verse pas dans un alarmisme destructeur, le rapport établi conjointement par le ministère de la Santé et l?ONS prend maladroitement l?allure d?un aveu d?impuissance. Les chiffres frisent l?irrationnel : presque 14 millions de chômeurs, soit la moitié de la force productive du pays. Le rapport met en exergue les incidences majeures de ce phénomène sur les équilibres macroéconomiques (production, consommation, retraite?) et aussi sur la dégradation des liens sociaux avec l?émergence de la criminalité et de la prostitution comme graves résultantes. L?analphabétisme a atteint pour sa part des proportions alarmantes. Les 20% d?enfants atteints de maladies chroniques et la montée en flèche des personnes atteintes de cancer, de diabète, d?asthme et d?hypertension artérielle sont tout aussi des dangers qui guettent l?Algérie du troisième millénaire.