Initiative n L'association des amis de la cinémathèque de Constantine a réussi à mettre sur pied un ciné-club dans la localité de Aoulef, une daïra de la wilaya d'Adrar. «L'idée d'aller promouvoir la culture cinématographique dans cette cité du grand sud a été encouragée par les liens que l'association a pu tisser avec un jeune originaire de cette ville», a indiqué Mme Nadia Fethi Wadi, présidente de l'association. Ce jeune, un des éléments les plus assidus des stages que l'association organisait à Constantine sur les techniques du cinéma, ciné-clubs et autres thèmes ayant trait à la culture cinématographique, s'est proposé, une fois de retour au «bercail», de préparer le terrain et d'entreprendre les démarches et les contacts nécessaires pour accueillir les amis de la cinémathèque de Constantine dans sa ville. Ces derniers ne sont pas contentés d'y aller seuls, mais ont, à leur tour, invité d'autres associations d'Alger, d'Oran, de Tizi Ouzou, de Tiaret, de Mostaganem et de Guelma à prendre part à cette belle «touiza» d'un genre nouveau. Une quarantaine de «militants», des jeunes du mouvement associatif de ces villes, se sont donnés ainsi rendez-vous à Aoulef du 24 décembre au 4 janvier derniers. «Nous n'avons emporté avec nous aucun matériel hormis notre volonté et notre savoir faire, nous avons travaillé avec du matériel déniché sur place même si nous avons dû négocier dur pour l'obtenir et, surtout, pour décrocher la réouverture pour l'occasion de la très belle salle de cinéma de la ville datant de l'époque coloniale et qui, comme toutes les salles obscures du pays, était complètement délaissée», a expliqué Mme Wadi. Soumia, une jeune parmi les «Amis de la cinémathèque» qui était du voyage, raconte non sans une pointe de fierté, qu'elle et ses camarades ont dû «utiliser leurs chèches pour nettoyer la salle de cinéma et y tenir nos projections débats qui ont d'ailleurs attiré une foule nombreuse venue de tous les alentours de la ville, ce qui nous a beaucoup encouragé à aller de l'avant et à ne pas céder devant la difficulté». À propos de difficultés, Mme Wadi tient toutefois à relever que les réserves d'abord émises par les autorités locales, «se sont vite dissipées lorsqu'elles ont constaté de visu que notre activité était saine et positive». Même de hauts responsables locaux ont fini par prendre goût à la convivialité qui s'est créée autour du grand écran et aux débats de plus en plus intéressants autour des films qui portaient souvent sur des sujets ayant un lien avec les préoccupations de la population locale, a-t-elle rapporté. L'expérience sera renouvelée lors du printemps prochain afin de renforcer le jeune ciné-club de Aoulef, en attendant celui de Constantine qui tarde à voir le jour tout comme tarde la réouverture de la cinémathèque de la ville pourtant «retapée» à neuf et ne manquant que d'un appareil de projection pour reprendre ses activités.