«Nous voulons voir les choses bouger un petit peu et pousser, par là même, les gens à travailler pour sortir le cinéma algérien de sa crise.» Le quatrième art en Algérie connaîtra certainement des jours meilleurs. Le silence abyssal où il a été enfoncé, et pour longtemps, a tendance à se dissiper à mesure que les volontés s'affichent au grand jour. Ainsi, comme l'océan est formé par un ensemble de gouttelettes d'eau, le cinéma algérien sera promu par des petites initiatives qui deviendront, avec le temps, grandes. En ceci, on cite le projet du réalisateur Belkacem Hadjadj, qui consiste en la création d'un ciné-club. De loin, le projet paraîtra petit, voire insignifiant, cependant il revêt une importance capitale pour la jeune génération qui accuse un manque flagrant en la matière. Jusqu'à présent, le projet de la création de ce ciné-club demeure encore à l'état embryonnaire, mais avec les volontés qui s'affichent d'ores et déjà, tout semble aller pour le mieux. «Nous voulons voir les choses bouger un petit peu et pousser, par-là même, les gens à travailler pour sortir le cinéma algérien de sa crise», a indiqué Belkacem Hadjadj lors d'une rencontre qui a eu lieu avant-hier à la Bibliothèque nationale algérienne. La réunion, si on peut l'appeler ainsi, a eu un cachet quelque peu intime. C'était un cercle restreint de personnes regroupées pour parler du projet, de ses perspectives et de la façon de le promouvoir pour qu'il prenne une dimension nationale. Cependant, pour mener à terme cette tâche, il faudra de prime abord, mettre en place un mécanisme institutionnel à même de répondre au besoin du ciné-club. En cela, la création d'une association devient une chose incontournable. En effet, une organisation pareille facilitera énormément le travail aux membres du ciné-club. D'autant plus qu'elle s'érigera en intermédiaire entre les différentes institutions de l'Etat et les animateurs de ce ciné-club, notamment en ce qui concerne l'organisation des rencontres, lesquelles pourraient prendre une dimension internationale. Il est vrai que cela demeure encore au stade de la rêverie, mais c'est grâce à la force de l'imaginaire associé à une volonté de fer que l'humanité a enregistré des progrès extraordinaires. C'est un rêve certes, mais il est aussi un des objectifs fixés par ceux qui affichent un enthousiasme sans bornes à la création d'un ciné-club. Ainsi, l'initiateur du projet, Belkacem Hadjadj en l'occurrence, voit plus loin que le bout de son nez: «Nous espérons animer des conférences, des tables rondes mais aussi organiser des colloques internationaux pour parler de la problématique du cinéma.» Autre objectif à atteindre, c'est la création des cinés-club dans les établissements scolaires. Pour ce faire, il est bon de former des enseignants qui s'intéressent au cinéma. C'est en fait à travers eux que cette idée peut se concrétiser sur le terrain. Belkacem Hadjadj ne cache pas son souhait de voir, un jour, introduire dans le système éducatif national, une matière relative à l'éducation cinématographique. «On va essayer de prendre, en premier lieu, contact avec les directions des écoles et des enseignants dans la wilaya d'Alger -cela pour commencer- qui deviendront par la suite des relais dans les écoles», a indiqué le réalisateur. Néanmoins, le ministère de l'Education nationale et celui de la Culture sont appelés à unir leurs forces et les joindre ainsi aux animateurs de ce ciné-club afin de créer une tradition cinématographique propre à notre pays. Une autre catégorie de personnes visées par ce projet est celle des étudiants. Ceux-là, après une formation, peuvent créer des petits cinés-club dans leurs villes, villages ou régions natals. A noter enfin que ce ciné-club sera animé à la Bibliothèque nationale d'El Hamma, à Alger. La direction de cette institution culturelle pourra contribuer largement, notamment avec le matériel qu'elle détient. Les initiateurs veulent à tout prix voir l'idée se concrétiser. Projet à encourager.