Résumé de la 2e partie n En se promenant en ville, Sourmian rencontre l'endroit vu dans son rêve. Un rêve qui va se réaliser ? En effet, il reconnaît au premier regard l'élégante jeune femme dont il a rêvé un an plus tôt. C'est bien elle, avec son long manteau bordé d'écureuil et la toque faite de la même fourrure. Elle ouvre un parapluie et attend au bord du trottoir pour traverser dès que le feu sera au vert. Sourmian se dit : — Enfin, je vais savoir ! Il va pour s'élancer sur la chaussée, mais il ne parviendra jamais à rejoindre la belle inconnue. Quand il se réveille quelques heures plus tard, il se retrouve dans une chambre immaculée de l'hôpital de Varsovie. Tant bien que mal, on lui explique qu'il a été victime d'un malaise et que la police l'a récupéré et fait transporter aux urgences : — Vous souvenez-vous de quelque chose ? Avez-vous été heurté par un véhicule ? — Non, mais maintenant je me souviens que j'a eu un éblouissement, et puis j'ai senti comme un voile violet qui me tombait devant les yeux... Et c'est tout. Le médecin-chef précise : — Nous vous avons examiné sous toutes les coutures et nous n'avons rien trouvé d'anormal. Ni plaie ni ecchymose. Votre tension et votre rythme cardiaque sont parfaits. Rien d'anormal au niveau des yeux... Mais si j'étais vous, je resterais ici pendant un ou deux jours. Au cas où... Le lendemain, une infirmière d'origine tchèque entre dans sa chambre et lui tend un journal en lui disant : — Eh bien, monsieur Sourmian, on peut dire que vous êtes verni. Regardez les journaux ! Christophe Sourmian répond : — Excusez-moi, mais si vous pouviez me traduire. Mes connaissances en polonais sont un peu rudimentaires. — Vous avez dit que, au moment où vous vous êtes évanoui, vous vous apprêtiez à traverser pour pénétrer dans un bâtiment illuminé de l'autre côté de la rue. Je pense que ce bâtiment, c'est le Cercle de la Fondation Wolkonski. Il appartient à un ensemble consacré à la culture. Hier soir, il y avait un grand gala de charité. — Et alors, que dit le journal ? — «Cinquante morts dans un incendie gigantesque au gala de la Fondation Wolkonski !» C'est ainsi que Christophe Sourmian apprend que l'incendie s'est déclaré presque immédiatement après son arrivée à l'hôpital, dans le bâtiment où il avait vu entrer l'inconnue élégante de son rêve. — Si je ne m'étais pas évanoui, j'aurais sans doute, moi aussi, été victime de l'incendie. L'évanouissement correspond exactement au moment où, dans mon rêve, ce pauvre Kalin était venu me frapper sur l'épaule... Quelques jours plus tard, sorti de l'hôpital de Varsovie, Christophe Sourmian continue à chercher dans les journaux polonais d'autres détails concernant l'incendie auquel il a miraculeusement échappé. Il recherche aussi, sans se l'avouer, des traces de la belle inconnue qui l'a tellement intrigué, aussi bien dans son rêve que dans la réalité. Ce jour-là, un quotidien publie une pleine page de photographies des victimes. Et Christophe Sourmian ne peut s'empêcher de sursauter. La belle jeune femme est là. De toute évidence, c'est une photographie d'identité. Le journal explique qu'elle a été retrouvée dans un sac à main féminin à moitié carbonisé. On ignore l'identité de la propriétaire du sac. Deux jours plus tard, Christophe Sourmian se rend au siège du journal pour obtenir des précisions sur l'inconnue à la toque en écureuil. Ces précisions ne font que renforcer le mystère. Le rédacteur en chef explique : — A la suite d'une erreur, nous avons compté cette jeune femme au nombre des victimes. En fait, seuls les restes de son sac à main ont été retrouvés sur les lieux du désastre. Mais plusieurs témoins l'auraient vue quittant le gala de la Fondation Wolkonski juste avant le drame. Christophe Sourmian n'en saura jamais plus. (à suivre...)