Résumé de la 1re partie n Prédiction inquiétante que celle de, Sourmian qui annonce un avenir catastrophique pour l'humanité et ce, dans un futur proche. Elsa répond avec résignation : — Oh ! avec toi, mon petit Christophe, je suis prête à tout croire. Tu m'en as tellement raconté et tu m'en as tellement fait voir de toutes les couleurs ! Christophe Sourmian n'entend pas le commentaire de la veille Elsa, il poursuit le récit de son rêve : — ... Eh bien, la personne qui me frappe sur l'épaule, c'est Kalin Krombeck. Tu te souviens de Kalin Krombeck, Elsa ? — Oh ! ce pauvre Kalin, il était si gentil. Dire que ça fait déjà vingt ans qu'il est mort. Quelle mort idiote, dans cet incendie, à cause de la foudre qui avait frappé sa maison. — Bref, je me retourne et Kalin est là. Il a une grande brûlure qui lui mange la moitié du visage et le front. Exactement comme au moment où on l'a retiré de sa chambre. Mais moi, dans mon rêve je n'ai qu'une idée : c'est de traverser la rue pour rejoindre la belle inconnue qui vient de pénétrer dans l'immeuble. Alors – j'ai un peu honte de l'avouer –, je m'élance en laissant ce pauvre Kalin en plan. Je la vois, de l'autre côté de la rue : elle est en train de monter un grand escalier recouvert d'un tapis rouge..., mais Kalin me frappe alors violemment sur l'épaule... Et c'est à cet instant-là que tu m'as réveillé avec le plateau du petit-déjeuner... Elsa ne s'aventure pas à présager quoi que ce soit de bon dans le rêve de son cher Christophe, qui, durant les jours qui suivent, se laisse peu à peu obséder par son rêve. Est-ce à cause de la présence de Kalin, son vieil ami mort depuis tant d'années ? Ou du mystère de la jeune femme inconnue et pourtant déjà rencontrée ? Christophe Sourmian en parIe même à son neveu qui commence une brillante carrière de psychiatre. Mais de cet entretien, il ne ressort rien de bien instructif. Le neveu dit : — Je crois, mon cher oncle, que c'est la précision dans les détails de votre rêve qui vous impressionne. Vous arrivez à ne plus savoir exactement si vous avez rêvé ou vécu cette scène. A moins que vous ne soyez sur le point de la vivre. Avec vous, je m'attends à tout... Il faudra patienter un an pour que Christophe Sourmian ait quelques éclaircissements sur la signification de son rêve. Sa tournée l'amène à Varsovie. C'est la première fois qu'il vient dans cette ville pittoresque. Le clergé de la ville a fait savoir qu'il désapprouvait nettement sa venue et les «voyances». Mais cette interdiction a paradoxalement fait une publicité inattendue et déclenché un mouvement de curiosité pour le «voyant». Ce jour-là, Christophe Sourmian flâne dans les rues de la ville ; admirant les monuments et se laissant aller au charme de la vieille cité. Mais soudain, il s'arrête figé d'étonnement. Au détour d'un boulevard très moderne, il aperçoit un bâtiment tout illuminé : — Mon rêve ! Ça y est ! J'y suis ! Je le reconnais ! c'est le bâtiment où la jeune femme si élégante est entrée. Soudain, la pluie commence à tomber. Christophe Sourmian remonte le col de son imperméable. Il est figé sur place et pense : — Il faut que je voie ce qui va se passer. Il faut que je voie si mon rêve... Il n'a pas le temps de terminer sa phrase. Un autobus vient de surgir du coin d'une avenue. Il s'arrête à l'endroit où quelques personnes attendent patiemment sous leurs parapluies. Sourmian écarquille les yeux pour voir les passagers qui descendent : — La voilà ! (à suivre...)