Raison n Les deux rivaux dans la crise kenyane ont enfin accepté de favoriser la solution politique et de s'asseoir «peut-être » à la même table. Le gouvernement kenyan et l'opposition sont d'accord sur la « nécessité » d'un accord politique pour résoudre la crise, a déclaré, vendredi, le médiateur de l'Union africaine, Kofi Annan, qui espère une issue positive au début de la semaine prochaine. Par ailleurs, le gouvernement kenyan a annoncé, vendredi soir, la levée de l'interdiction des rassemblements publics, estimant que la situation sécuritaire s'était améliorée. « Nous sommes tous tombés d'accord sur le fait qu'une solution politique est nécessaire», a déclaré M. Annan lors d'un point de presse, après une rencontre d'une heure avec le président réélu Mwai Kibaki et son rival, l'opposant Raila Odinga. «Nous discutons intensément des détails de cette solution et j'espère sincèrement que nous conclurons nos travaux sur l'aspect politique de la crise au début de la semaine prochaine», a-t-il ajouté. Le 1er février, les équipes de négociateurs mandatés par MM. Kibaki et Odinga avaient signé une feuille de route, où elles s'engageaient déjà à «négocier pour parvenir à une solution» sur «la crise politique actuelle» .Interrogé sur des informations faisant état d'un accord sur un gouvernement d'union nationale, M. Annan a répondu que ces médias avaient «dégainé trop vite». Lors d'une interview diffusée vendredi matin à la radio britannique BBC 4, M. Annan avait fait état de «quelques évolutions, mais peut-être pas assez», lors des pourparlers qu'il préside depuis le 31 janvier. «Je ne suis pas prêt à envisager l'échec. Nous ne pouvons pas nous permettre d'échouer», avait-il affirmé. Le médiateur a également indiqué, lors de son point de presse, que les pourparlers sur les moyens de trouver une issue à l'impasse politique provoquée par la réélection contestée de M. Kibaki se poursuivraient lundi. M. Odinga accuse M. Kibaki d'avoir fraudé pour lui voler la victoire lors du scrutin de la fin décembre. Plus tôt, l'opposant avait réaffirmé que son équipe de négociateurs était «totalement engagée» dans les pourparlers et dit espérer «que quelque chose de positif et concret en sortira». De son côté, M. Kibaki avait déclaré lors d'un discours que son gouvernement «était engagé dans un dialogue qui apportera une solution à l'amiable aux causes immédiates et plus profondes, des problèmes» du pays. La presse kenyane, elle, s'impatientait. «Le temps est compté pour le Kenya, le président Kibaki et M. Odinga doivent examiner leur conscience et faire des sacrifices pour parvenir à une solution pacifique», écrivait le Daily Nation, un des principaux journaux du pays.