Plus de 650 femmes par an en Algérie meurent à la suite d'un accouchement. Un taux «énorme» comparé à celui de certains pays même sous-développés, a souligné, récemment, le professeur Lebane, chef de service de néonatalité au CHU Mustapha. Même constat alarmant pour la mortalité infantile. En 1999, elle se situait à hauteur de 39 pour 1 000, en 2006 elle était de 26 pour 1 000. Un chiffre qui dépasse de loin celui de certains pays du tiers-monde comme la Sierra Leone où il n'est que de 14 pour 1 000. Les causes de cette situation tragique sont nombreuses. D'abord, le manque d'infrastructures spécialisées «hôpitaux» et le manque de personnel médical spécialisé (médecins, sages-femmes, infirmières…) bien formés sont flagrants. Mais il y a aussi l'ignorance des mères et des couples qui ne font pas un suivi des grossesses et ne prennent pas les précautions nécessaires (diagnostics tardifs, automédication, manque d'hygiène...). S'ajoute à tout cela, l'absence quasi totale de la société civile et du mouvement associatif. Nous avons essayé de donner la parole aux spécialistes, mais aussi aux femmes qui sont les premières concernées pour essayer de comprendre un drame qui pourrait être facilement évité avec seulement peu de moyens ainsi que des comportements adéquats et des réflexes adaptés.