Jeunes femmes en quête d'un rêve pour survivre à Kinshasa, elles boxent pour quelques dollars, pour tromper l'ennui, éviter la maladie et savoir rendre les coups à ces hommes qui les battent : un documentaire dévoilé hors compétition à la 58e Berlinale de Berlin fait leur portrait. Projeté aujourd'hui, dimanche, Victoire Terminus, des Français Renaud Barret et Florent de la Tullaye, retranscrit avec sensibilité les espoirs de Jeannette, Rosette, Martini et Hélène, qui ont enfilé les gants pour changer le cours de leur vie. L'une dit son dégoût de la «culture africaine de soumission». Elle raconte comment son conjoint a «balancé» sous ses yeux son bébé de 3 mois depuis le 5e étage, dans un accès de colère. L'enfant a survécu et la mère s'est promis de le protéger. Agées de 18 à 25 ans, Jeannette et ses amies s'entraînent en sautillant et en chantant au stade Tata-Rafael, là-même où Mohamed Ali avait signé en 1974 face à George Foreman son grand retour sur les rings. Leur coach, fonctionnaire en attente de paiement lancé dans la boxe féminine depuis 1995, les imagine déjà championnes d'Afrique, malgré leurs faiblesses. «Ces filles s'accrochent à un rêve, parce que dans cette ville, il faut ça pour survivre», dit l'un des réalisateurs . «A Kinshasa, il faut s'occuper, gagner un peu d'argent pour manger. Mais aussi rester en bonne santé et ne pas tomber malade, pour ne pas mourir», ajoute-t-il.