Au troisième jour de la grève, les travailleurs affiliés à l'Intersyndicale autonome de la Fonction publique ont tenté, ce matin, d'observer un sit-in devant le Palais du gouvernement. Empêchés par les forces de l'ordre, ils se sont regroupés à la rue El-Idrissi. Une délégation devait être reçue par de hauts responsables. Toutefois, les forces anti-émeutes et les policiers, présents en force, ont empêché les représentants des travailleurs de mener leur action qui intervient au troisième jour de la grève déclenchée, rappelons-le, par l'Iafp depuis dimanche. Afin d'éviter des heurts avec les forces de l'ordre, les travailleurs se sont regroupés au niveau des escaliers de la rue El-Idrissi, juste en face du Palais du gouvernement. «Nous sommes empêchés par des citoyens comme nous. Vous devez savoir que vous aussi votre salaire ne vous suffit pas pour vivre dignement durant une semaine», a lancé une syndicaliste à l'adresse des agents de l'ordre. Prenant la parole, Nouar Larbi, coordinateur national du Cnapest, a rappelé les principales revendications des travailleurs de la Fonction publique, à savoir l'augmentation des salaires, l'amélioration du pouvoir d'achat, la régularisation de la situation des contractuels et la révision des statuts particuliers. Appelant les pouvoirs publics à ouvrir les portes du dialogue avec «les véritables représentants des travailleurs», M. Larbi a réitéré la détermination des syndicats autonomes à poursuivre leurs actions jusqu'à la satisfaction de leurs revendications socioprofessionnelles . «100 milliards de dollars = 100 misères», «Houkouma haggara, ouladna harraga», «Halte à la hogra et à lacorruption»…sont autant de slogans scandés par les fonctionnaires. La question des contractuels a été, elle aussi, énergiquement soulevée par les grévistes. «Non aux fonctionnaires jetables», ont-ils crié. Le regroupement a vu la présence de députés venus témoigner de leur soutien aux fonctionnaires. Après avoir observé une minute de silence en hommage au défunt syndicaliste Osmane Redouane, les syndicats ont désigné leurs représentants dans une délégation qui devait être reçue par des responsables du gouvernement. «Restez où vous êtes. Nous allons tenter de rencontrer des responsables et nous vous informerons des résultats. Le combat ne s'arrête pas là… », a lancé Nouari Larbi en direction des grévistes. Affaire à suivre. l Rencontré sur les lieux, le représentant du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), Mohamed Boukheta, nous a indiqué que l'objet du rassemblement d'aujourd'hui, prévu initialement devant le Palais du gouvernement, est de faire entendre des doléances aux hautes autorités du pays. «Nous voulons exprimer notre refus de la politique d'exclusion entreprise par les autorités à notre égard», dira-t-il. Et d'ajouter :«Nous sommes contre les décisions arbitraires qui ont été prises unilatéralement.» Selon notre interlocuteur, «la protesta continuera jusqu'à l'aboutissement de nos droits et la reconnaissance par les autorités des partenaires sociaux.»