Encadrement n Le gouvernement attend les recommandations des professionnels, nationaux et internationaux, pour étoffer le schéma directeur d'aménagement touristique qui servira de référence dans la relance du secteur. Les recommandations des assises nationale internationale du tourisme qu'organise, depuis hier, le ministère chargé de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, seront connues ce soir. Une feuille de route qui sera tracée à la lumière de ces conclusions, sera présentée par Chérif Rahmani en Conseil de gouvernement qui poursuit encore l'examen du Schéma directeur d'aménagement touristique (SDAT-2025). «Ces assises sont le premier acte fondateur (…) pour que nous nous engagions tous ensemble, opérateurs professionnels, investisseurs, réseau consulaire, dans une mobilisation agissante pour libérer toutes les initiatives utiles à l'émergence de ce nouvel entrant touristique algérien sans que les enjeux et les réticences nous imposent d'autres priorités», a déclaré, hier, M. Rahmani, lors de l'ouverture des travaux de cette rencontre. Elles «viennent à terme enrichir ces réflexions sur le développement du tourisme en Algérie et les nourrir des compétences et des expériences nationales et internationales». Dans un message adressé aux participants, le président de la République a souligné que le tourisme était devenu une priorité nationale et un «choix capital» pour une économie nationale de l'après-pétrole. L'objectif final est d'arriver à accueillir quelque 11 millions de touristes étrangers d'ici à 17 ans. «Actuellement, l'Algérie exporte – si je peux m'exprimer ainsi – plus de touristes qu'elle en accueille», rappelle M. Bouteflika. L'application de la nouvelle stratégie devrait permettre le renversement de cette tendance. Une fois finalisé et approuvé par le Conseil de gouvernement, le SDAT servira de «cadre de référence de la stratégie de relance du tourisme en Algérie à l'échéance 2025 et à le compléter de spécificités locales». Le schéma porte sur la relance du secteur du tourisme qualifié à juste titre d'«industrie jeune». Des plans d'actions à court terme (2009), à moyen terme (2015) et à long terme (2025) ont été élaborés et intégrés dans ce schéma. Sur le plan international, les indicateurs sont au vert pour le secteur. Selon le secrétaire général de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT), Francisco Frangialli, le nombre de touristes internationaux enregistrés à l'arrivée – une personne qui passe au moins une nuit dans un autre pays – a été de près de 900 millions en 2007 avec une progression de 6,2% par rapport à l'exercice 2006. Les prévisions de l'OMT, d'après son secrétaire général, incitent à l'optimisme : 1,2 milliard de touristes étrangers en 2010 et 1,6 milliard en 2020. D'après les données de l'OMT, les pays du Bassin méditerranéen et du Moyen-Orient se taillent la part du lion. L'Algérie draine actuellement 1% des touristes qui affluent vers ces deux régions. Algérie : un potentiel à valoriser l La part de l'Algérie – moins de 2 millions de personnes – du flux touristique vers les pays du Bassin méditerranéen et du Moyen Orient «est encore faible», a estimé le secrétaire général de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT), Francisco Frangialli, qui est intervenu ce matin sur les ondes de la Chaîne III. «La part du marché de l'Algérie s'accroît», nuance cependant M. Frangialli qui s'attend cette année à une croissance significative du tourisme au niveau mondial. «Ce qui est positif, c'est que ce tourisme vers l'Algérie se développe en tenant compte de ce que d'autres pays ont pu faire avant. D'autres pays qui sont partis avant comme l'Egypte, le Maroc ou la Tunisie», indique-t-il. Le pays réussira-t-il à se positionner dans la Méditerranée où la concurrence est féroce en la matière ? «Il est difficile de comparer l'Algérie à ses deux voisins», affirme le SG de l'OMT. «Le potentiel touristique algérien est supérieur à ceux de ses voisins», explique-t-il. Pour peu que cet énorme potentiel touristique soit exploité, «l'Algérie peut au moins assez rapidement atteindre un niveau comparable» au flux touristique étranger de ses deux voisins qui enregistrent annuellement jusqu'à 8 millions d'entrées. M. Frangialli croit sincère l'engagement des opérateurs, étrangers notamment, à investir dans le secteur ici en Algérie. S'agissant du phénomène de l'insécurité, l'invité aux Assises nationale et internationale du tourisme déclare que «le terrorisme est ennemi du tourisme». «Nous vivons dans un environnement qui est dangereux pour tout le monde. La bonne nouvelle, c'est que maintenant les voyageurs, qui sont mieux avertis, font la part des choses et ne négligent pas leur préoccupation de sécurité.»