Constat n Contrairement à la gent masculine qui affiche une certaine aversion pour la Saint Valentin, les femmes semblent bien enthousiasmées par une journée à travers laquelle elles espèrent recueillir des roses et des mots doux. «C'est un peu comme le nouvel an, la Saint Valentin est désormais entrée dans nos mœurs», dit Makhlouf, 36 ans, avant d'être interrompu par Djamel, son collègue dans la même boîte de communication, avec un air contrarié : «C'est grave ! il est regrettable de voir certains Algériens fêter la Saint Valentin, une fête qui n'a aucun lien avec nos us et coutumes.» Et puis, d'ailleurs, s'exalte-t-il «on ne peut limiter l'amour que l'on porte à une personne dans le temps et encore moins le réduire à une seule journée. Quand on aime quelqu'un c'est tous les jours.» Même lecture de l'événement pour Redha et Khaled, tous deux pères de famille. «Nous ne sommes pas contre ceux qui fêtent la Saint Valentin, mais dans la mesure où cette célébration ne figure pas dans nos traditions, il est très difficile de l'adopter et de se mettre à la célébrer du jour au lendemain.» Djalel, enseignant d'anglais, nous a, quant à lui, surpris par sa réponse peu commune : «Ce genre de fête c'est surtout pour les adolescents ou ceux qui n'ont pas autre chose à faire !» Pour Nadia et Smaïl, un couple récemment marié : «Nous ne pouvons rester indifférents à une fête qui célèbre un sentiment aussi noble que l'amour.» Nadia estime que «marquer cette date est une preuve d'amour et de considération de la part de mon conjoint». Idem pour Kenza, Louiza, Hakima qui espèrent toutes être agréablement surprises, aujourd'hui, par des cadeaux appuyés de belles déclarations d'amour. «Si seulement nous pouvions fêter la Saint Valentin tous les jours !», souligne Kenza avec un brin de regret. La société algérienne reste dans son ensemble peu habituée à ce genre de fête. «C'est grâce aux chaînes satellitaires que la Saint Valentin a pris cette dimension et suscite aujourd'hui l'intérêt des uns et l'aversion des autres. Quoi qu'on en pense, c'est une affaire de culture et de tradition qui est étrangère à la société algérienne», explique Rachid S., enseignant de sociologie à la faculté de Bouzaréah.