Les villages de la wilaya de Tizi Ouzou, connus pour leur conservatisme et leur attachement aux traditions, mènent une lutte acharnée contre les bars clandestins et les lieux de débauche, un phénomène nouveau qui menace de chambouler l'organisation sociale dans les villages. En effet, si jadis ce problème était limité à quelques grands centres urbains, aujourd'hui il s'étend telle une toile d'araignée jusque dans les villages apportant avec lui son lot d'insécurité. L'Assemblée populaire de wilaya (en 2000) avait déjà débattu du problème dans ses sessions. Mais le problème n'a fait que prendre de l'ampleur et durant la crise de Kabylie, la situation s'est davantage corsée. Désemparées, les populations ont tenté d'y faire face parfois violemment comme c'est le cas du village Tirsatine d'Azazga, qui a incendié un bar clandestin qui employait des femmes, la situation a failli tourner au drame. D'autres localités telles que les Ouacifs et Tigzirt ont opté pour la voie pacifique en adressant des requêtes aux services compétents (wilaya, sûreté de wilaya, procureur général…). Le mouvement citoyen avait, quant à lui, lancé une pétition qui a été remise au wali et au premier responsable de la sûreté de wilaya. Action qui s'est soldée par la fermeture de plusieurs lieux de débauche, mais le phénomène n'est pas totalement endigué. Hier, ce sont les habitants du village Boumehni qui sont descendus sur la voie publique pour couper le Chemin de wilaya 128 qui relie la daïra de Boghni à Tizi Ouzou. Les protestataires demandent la fermeture des bars clandestins et des lieux de débauche qui menacent leurs villages. Il y a quelques jours, les Aït Boumehni avaient déjà procédé eux-mêmes à la fermeture des établissements contestés. Hier, ils demandaient aux autorités de rendre ces fermetures effectives via des arrêtés.