Qu'en est-il de l'Algérie ? Le Sahara, notamment, le Tassili, contient peut-être les plus belles fresques du monde, avant l'Australie et l'Europe. Des preuves de cette ancienneté sont aujourd'hui retenues par les paléontologues, tel M. Hachid, dans son ouvrage, le Tassili des Ajjers : l'absence de toute trace de domestication sur les plus anciennes peintures, dites des Têtes Rondes, les conditions climatiques, par l'examen de la formation de la patine (ou teinte que le temps donne aux gravures et peintures) et sa liaison avec les changements climatiques. Ainsi, en examinant la patine des peintures bubalines (ancienne antilope d'Afrique), on a relevé des traces d'érosion, résultant d'une action intense des vents, antérieures à la patine et que l'on met en rapport avec le Pléistocène supérieur. La patine, elle, s'est formée sur l'action de l'humidité et de la chaleur, ce qui renvoie au climat de l'Holocène, et un retour des pluies. Autrement dit, les gravures sont très anciennes : sachant que le retour de l'humidité sur le Sahara date du XIIe millénaire, l'art rupestre est encore plus ancien. Elles auraient pu être réalisées à l'Atérien, c'est-à-dire, il y a environ 40 000 ans !