Couleurs n Le Musée des Beaux-Arts d'Alger abritera, le 27 février, une exposition consacrée aux artistes orientalistes. Ces artistes à la notoriété légendaire ont, longtemps, et par leur goût prononcé pour l'Orient, marqué l'histoire de l'art occidental. «Cette exposition est la dernière inscrite dans le programme initié dans le cadre de la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe», a déclaré Rachid Akache, critique d'art et consultant auprès du musée, ajoutant que «cette exposition qui regroupe une centaine d'œuvres portant sur le monde oriental, allant de la peinture au dessin, et en passant par la lithographie, se veut une rétrospective de cet art connu sous le vocable de orientalisme». Et de poursuivre : «Cette exposition, qui s'étend de la fin du XVIIIe siècle jusqu'au début du XXe siècle, comprend également des documents écrits illustrant l'orientalisme, car les écrits constituent aussi l'un des éléments fondateurs de l'orientalisme.» L'orientalisme comprend en effet tous les arts, allant de la peinture à la littérature en passant également par la musique. C'est un art raffiné, une tendance picturale exprimant avec des couleurs élégantes et chatoyantes ainsi que dans des formes consistantes et généreuses le goût pour l'ailleurs, pour les choses orientales. La peinture des orientalistes se révèle alors de par sa matière et sa thématique d'une extrême richesse visuelle. Débauche de couleurs et formes excessives. Tout est beauté. Tout est splendeur. Tout est démesure. Pureté, finesse et enchantement du toucher et du visuel. L'Orient méditerranéen ou le Moyen-Orient se révèle «lieu de rencontre du rêve et de l'idéal esthétique», écrit Assia Djebbar dans Femmes d'Alger dans leur appartement, paru, en 1983, aux éditions Des femmes. S'exprimant, par ailleurs, sur l'objectif de cette exposition qui met en scène les grands maîtres de la peinture orientaliste, tels que Eugène Fromentin, Eugène Delacroix…, tous les peintres qui avaient visité l'Algérie ou les autres pays d'Orient comme la Turquie, l'Egypte…, Rachid Akache a expliqué : «Notre souci consiste à proposer une autre lecture de l'orientalisme.» Il a, ensuite, indiqué que l'orientalisme n'est pas uniquement une pâle copie de l'Orient, cet ailleurs merveilleux et pittoresque – il n'exprime pas aussi ce désir de traduire des fantasmes masculins liés à une libido refoulée – , mais il se révèle comme un art à part entière, une source d'inspiration. «Il exprime ce passage de la réalité au rêve», a-t-il dit. L'orientalisme est alors un imaginaire, une sensibilité. Il est poésie. Il est à relever que l'exposition sera répartie dans trois espaces : l'espace Aïcha-Haddad, l'espace Mohamed-Temmam et l'espace Mohamed-Louril. Interrogé sur le choix de cette scénographie, Rachid Akache a expliqué que le nombre d'œuvres explique la raison de cette répartition en trois espaces. S'exprimant, enfin, sur les artistes de l'école d'Alger, Rachid Akache a d'emblée expliqué que ces derniers ne sont pas des peintres orientalistes, mais ce sont des artistes appartenant à l'école d'Alger, école qui a développé un regard autre sur l'Orient, à savoir l'Algérie.