Le Musée national des beaux-arts abrite une exposition intitulée «Les orientalistes». Pour cette occasion, des réaménagements des salles d'exposition ont été effectués pour abriter cette manifestation et bien d'autres. Dès l'entrée du musée, où, faut-il le souligner, un chaleureux accueil est réservé aux visiteurs, un long couloir s'offre au regard. Il s'agit en fait du nouvel espace baptisé «salle d'Alger». L'espace est réservé aux représentations de l'école d'Alger au XIXe siècle et offre un ensemble de 56 œuvres au nombre desquelles on peut citer celle d'Edouard Hippolyte Larges, fondateur de la Société des beaux-arts, avec son œuvre le Porteur d'eau, un tableau de grand format des années 1878, représentant un couple en tenue traditionnelle algéroise devant une fontaine. On y trouve également les œuvres d'Albert Lebourg avec Intérieur de Sidi Abderrahmane, Alger, porte d'entrée Bab El Oued. En fait, les œuvres qui ornent la salle d'Alger mettent en exergue le quotidien des Algériens du XIXe siècle. Au bout du long couloir, c'est la salle Mohamed Temam, fraîchement inaugurée, qui accueille les visiteurs. Des œuvres de part et d'autre ornent les murs. D'autres sont exposées dans des vitrines au milieu de la salle. «On a l'impression d'être dans un musée européen», dira une jeune fille découvrant pour la première fois cet espace d'exposition. Cette partie abrite des productions artistiques «qui traduisent tout l'intérêt et la place importante occupée par le proche Orient dans l'art européen des XVIIIe et XIXe siècles, toutes tendances confondues», a-t-on souligné. Les œuvres attirent le regard, impossible de passer sans regarder de près ces compositions artistiques, comme les œuvres d'Amédée Crapelet, dont les tableaux ont été restaurés récemment, ou celles d'Alexandre Decamps et d'Emile Bernard, un éminent membre de l'école de Pont-Aven. Un grand tableau, qui appartient à un collectionneur privé, sur lequel on peut voir une jeune femme allongée sur son sofa, le regard flamboyant, un narguilé à la main, d'où le titre de l'œuvre Fumeuse de narguilé. L'œuvre signée par Edouard Verschaffelt est la composition artistique qui accueille les visiteurs dans la salle Aïcha Haddad, inaugurée en avril 2006. Dans cette dernière sont présentés les dessins et les peintures de quatre maîtres ayant marqué l'art du XIXe siècle d'inspiration orientaliste. Il s'agit en fait du maître du romantisme Eugène Delacroix, avec des dessins réalisés en Algérie, et d'Alfred Dehodencq, dont les œuvres mettent en exergue «une vision esthétique où l'imaginaire et la mythologie ont toute leur place». Quelques œuvres aussi de Théodore Chassériau et d'Eugène Fromentin sont présentées dont certaines ont acquis une renommée universelle, telle Souvenir d'Algérie. Cette exposition est organisée «pour marquer un point dans l'art et dire que ce n'est pas seulement Dinet qui est un peintre orientaliste, il en existe bien d'autres», a souligné M. Akkache, animateur au niveau du Musée des beaux-arts. Et la peinture orientaliste, c'est «plusieurs thématiques, bien que le romantisme domine», ajoutera-t-il. Rappelons que l'exposition «Les orientalistes» est la dernière exposition entrant dans le cadre des activités «Alger, capitale de la culture arabe 2007». T. L.