Une vaste enquête sur les musulmans dans le monde réalisée durant six ans dans une quarantaine de pays et rendue publique hier mardi, montre que l'Islam ne rime pas avec extrémisme et anti-américanisme. «Nous avons découvert que les musulmans ne détestent pas les libertés et la démocratie», a déclaré John Esposito, coauteur du livre Who Speaks for Islam (Qui parle au nom de l'Islam) à paraître le mois prochain sur les bases de l'étude. L'étude organisée par l'Institut Gallup a été lancée peu après les attentats terroristes du 11 septembre 2001 alors que le président américain George Bush s'était demandé dans un discours : «Pourquoi nous haïssent-ils?» «Ils détestent (...) un gouvernement démocratiquement élu», avait-il suggéré ajoutant : «Ils haïssent nos libertés, notre liberté de religion, notre liberté de parole, notre liberté de voter, de se réunir, de ne pas être d'accord les uns avec les autres.» Contrairement à cette interprétation, l'enquête, qui a porté sur des échantillons représentatifs de 90% des 1,3 milliard de musulmans dans le monde, montre que la majorité des musulmans admire en fait l'Occident pour sa démocratie, ses libertés et ses progrès technologiques. Ce qu'ils ne veulent pas, c'est qu'on leur impose les coutumes occidentales, affirme l'enquête.