Près de deux millions d'Algériens nécessitent des soins psychiatriques. Sur une population de 33 millions d'habitants, cela représente environ 7%. «La fourchette se situe entre 3 et 7%», a estimé l'éminent épidémiologiste psychiatrique Nicolas Sartorius, se référant à une étude suisse sur les maladies mentales dans le monde, au Congrès international de psychiatrie qui s'est tenu à Alger en novembre dernier. Tout en affirmant que ces chiffres restent modérés par rapport aux résultats d'une étude américaine qui fixe le taux entre 10 et 12 % de la population, le professeur Sartorius précise qu'ils sont en deçà de la réalité sur le terrain du fait que «beaucoup de malades ne sont pas déclarés par leurs familles en raison des tabous et parfois par ignorance».