Capacités n La compagnie nationale traverse une zone de fortes turbulences. Air Algérie, qui comptait 44 avions, n'en possède plus que 29 alors que le trafic passager a été multiplié par trois. Les assises nationales de la compagnie aérienne, qui se sont déroulées les 13, 14 et 15 février 2008, au Cercle de l'armée, ont été l'occasion pour les responsables de l'aviation civile et ceux d'Air Algérie de mettre les points sur les i. C'est M. Benchemam, le directeur de l'aviation civile au ministère des Transports, qui a mis les pieds dans le plat : la privatisation d'Air Algérie est inéluctable, considération faite de «l'environnement international». Cette privatisation interviendra graduellement après la libéralisation du réseau domestique, Tassili Airlines, déjà opérationnel. Cette multiplication de compagnies va entraîner la disparition du monopole d'Air Algérie. La compagnie nationale doit corriger «ses faiblesses» plutôt que de se plaindre de la «force» des compagnies concurrentes. L'une des critiques récurrentes adressées à Air Algérie et qui a fini par devenir la marque de commerce de la compagnie, soulevant la colère des passagers, concerne les retards. L'information, qui passe mal entre Air Algérie et ses passagers, est aussi un autre point faible à soulever. Air Algérie, qui évolue avec 15 avions de moins, doit jongler avec le peu d'aéronefs qui lui restent, pour assurer un service de moindre qualité. M. Bouselha, directeur des transports, a pointé le catering comme la principale cause des retards. Il a également cité le cas de problèmes banals qui se répercutent fâcheusement sur la programmation des vols : une simple panne entraîne un enchaînement de retards surtout quand tous les avions sont programmés. Le manque d'avions ne permet pas de suppléer à la moindre difficulté. Parfois, bien que les dates de visite et d'entretien soient dépassées, il arrive qu'Air Algérie soit forcée de répondre à la demande pour ne pas laisser ses passagers au sol. M. Benchemam a rappelé que, dans le passé, Air Algérie comptabilisait jusqu'à 44 avions alors qu'actuellement elle n'en possède que 29 quand le flux passager a été multiplié par trois. Air Algérie va entrer dans «l'open sky» (ciel ouvert) sans «aucune préparation», selon le président du C.A., qui a également évoqué la concurrence du train lorsque Oran sera à 3 heures d'Alger. Latifa Lamouri, coordinatrice de l'administration générale, a mis l'accent sur l'aspect législation qui régit le transport aérien tandis que M. Benahmed, chef de la division commerciale, a révélé l'existence d'un plan pour qu'Air Algérie renforce sa flotte et se redéploie en améliorant la réservation, en étudiant une nouvelle grille tarifaire – des critiques ont, en outre, été adressées à Air Algérie pour ses prix jugés trop élevés, la redéfinition d'un plan de communication vers tous les médias, y compris ceux non conventionnés avec l'Anep et un effort plus grand pour rentabiliser les classes affaires et première.