Dossier n L'affaire opposant le Dr Messaoudi, ex-président de l'association El-Mouloudia et du Doyen des clubs algériens, aux anciens membres bienfaiteurs de la section football est désormais entre les mains de la justice et prévoit des révélations fracassantes. Lundi dernier, la juge d'instruction de la deuxième Chambre d'accusation près le tribunal de Chéraga a auditionné les protagonistes de l'affaire opposant le Dr Messaoudi, ex-président du Mouloudia d'Alger, aux anciens mécènes du club en l'occurrence Khaled Adnane, Sid-Ali Touileb et Nabil Mostefaoui. Les premiers à être entendus par la juge furent le Dr Messaoudi et son frère qui est en même temps son avocat qui, durant près de deux heures, ont expliqué les tenants et les aboutissants de cette affaire qui remonte à la fin de la saison 2005/2006. Ensuite, ce fut au tour des trois anciens mécènes de donner leur version des faits qui portent sur la disparition, par le biais d'une simple écriture comptable, de 1,25 milliard de centimes prêtés au club et chapitré en tant que don. Or, les trois mécènes détiennent le procès-verbal d'une réunion du comité directeur élargi du club où il est précisé que sur les 25 millions de dinars apportés, la moitié était considérée comme don pour le club et l'autre comme prêt que le MCA rembourserait ultérieurement. Malheureusement, au moment où les Adnane, Touileb et Mostefaoui réclament leur argent, ils se sont aperçus, sidérés, que celui-ci a été inscrit par le comptable de l'époque, sous ordre du Dr Messaoudi, comme don. C'est d'ailleurs la position que défend le toubib dans cette affaire dont s'est saisi désormais le parquet de Chéraga sous le chef d'accusation d'escroquerie et abus de biens d'autrui. Du coup, des voix commencent déjà à s'élever pour se demander pourquoi le Dr Messaoudi n'a pas été inquiété depuis deux ans alors que ses deux bilans des saisons 2004/2005 et 2005/2006 ont été tout simplement rejetés par l'ex-commissaire, M. Ouanis, alors qu'un Meribout, l'ancien président de l'USM Annaba, par exemple, croupit en prison pour une affaire similaire. Les mêmes opposants au retour de l'équipe dirigeante de Messaoudi, que sont les Longar, Benslimane et Gaceb, ne comprennent pas que des cosignataires dans cette affaire peuvent se retrouver à gérer un club dont les comptes sont actuellement bloqués. Pis encore, ses mêmes voix se demandent comment Gaceb a pu être éligible pour se retrouver dans la course à l'élection présidentielle de l'été dernier et puis membre de l'actuelle équipe dirigeante. Par ailleurs, on a appris de source bien informée que le comptable et les proches collaborateurs du Dr Messaoudi seront auditionnés, pour leur part, par la juge d'instruction, alors que le dossier des bilans rejetés, qui était sur le bureau du ministre de la Jeunesse et des Sports Hachemi Djiar, a été confié par ce dernier à son secrétaire général qui le remettra entre les mains de la justice. C'est dire que les choses commencent sérieusement à se corser dans la maison des Vert et Rouge au moment où le club passe par l'une des plus délicates crises de sa longue existence. Dommage que cela se fasse au détriment du prestige et de l'image de marque d'un club confié par l'Etat en 2001 à ses soi-disant tuteurs civils qui n'en ont pas fait bon usage.