Les délais entre deux tremblements de terre et tsunamis comparables à ceux qui ont ravagé la Méditerranée orientale en 365 après Jésus-Christ pourraient être plus courts que l'on pensait jusqu'à présent, rapporte une étude à paraître demain, lundi, dans la revue Nature Geoscience. De tels événements pourraient se produire tous les 800 ans, et non 5000 comme on le pensait jusqu'alors, selon cet article publié en ligne, qui prend en compte les études les plus récentes sur la tectonique de la région méditerranéenne. Les nouvelles recherches, selon les auteurs de l'étude, montrent qu'une faille, jusqu'ici négligée, pourrait être à l'origine du grand tremblement de terre qui a détruit Alexandrie, tué des milliers d'habitants des zones côtières de la région du Nil à celle où se situe actuellement la ville de Dubrovnik. Les sismologues pensaient, jusqu'à présent, que l'épicentre était situé sous la Crète, à l'interface d'une zone de subduction, là où une plaque tectonique s'enfonce sous une autre de densité plus faible. Mais les auteurs de l'article estiment que son origine se situerait plutôt sur une faille dans la plaque supérieure. En reconstruisant ce tremblement de terre et le tsunami induit, les chercheurs estiment qu'il «s'est produit sur une faille d'environ 100 km de long». Elle serait capable de déclencher des séismes avec tsunamis, «rares mais très importants», tous les 5000 ans. La répétition d'un tremblement de terre tel que le séisme de 365 «aurait des conséquences catastrophiques pour les zones côtières de la Méditerranée, qui abritent une forte densité de population», soulignent-ils.