Analyse n Le nord de l'Algérie a toujours été exposé au danger sismique tout au long de la côte, d'Est en Ouest, et des Hauts-Plateaux à la mer, et le risque d'un tsunami n'est pas écarté. Le directeur du Centre de recherches en astronomie,astrophysique et géophysique (Craag), Abdelkrim Ben Yelles, qui a rappelé ce constat, hier, lors de son passage à l'émission «Fi el-wajiha» sur les ondes de la Chaîne I, a tenu à préciser toutefois que même si un tsunami n'était pas à écarter, il ne serait pas aussi important que ceux qui touchent l'Asie. «C'est le même constat fait par les Japonais avec lesquels nous travaillons en partenariat et qui ont indiqué récemment que toutes les villes du Nord algérien dont Alger, risquent un danger sismique, constat que le Craag a déjà fait à plusieurs occasions», a expliqué l'invité de l'émission qui a démenti, en revanche, l'existence d'une étude secrète sur la sismicité en Algérie. «Nous travaillons avec le Japon, les USA, la Chine et certains pays d'Europe mieux expérimentés que nous dans ce domaine, dans le cadre du partenariat pour l'échange d'expériences.» Le directeur du Craag a insisté sur la nécessité, voire l'obligation pour les citoyens de respecter les normes de construction par une étude sérieuse du sol et la construction parasismique. «La main de l'homme est, parfois, pour quelque chose dans les catastrophes naturelles dont les séismes. En effet cela ne coûte rien au citoyen qui investit des milliards pour sa construction, d'aller vers des organismes en charge du contrôle technique des constructions et l'assurance contre les catastrophes naturelles contre des sommes d'argent dérisoires», a-t-il repris et d'ajouter : «On ne doit pas pleurer en cas de catastrophe ou rejeter la responsabilité sur les autres ou encore le ‘'mektoub''», rappelant le séisme de Boumerdès qui avait touché les constructions des particuliers en majorité. Le directeur a affirmé que le mouvement sismique, qui est permanent durant toute l'année, n'a aucune relation avec le climat (chaud ou froid ) et que «quelque 50 secousses dont 90% de moins de 3 degrés sur l'échelle de Richter se produisent mensuellement chez nous sans qu'on les ressente», a-t-il expliqué. Toutes les villes du Nord sont sujettes au séisme, selon lui. «Dans le cadre de la prévention, le schéma d'aménagement du territoire prévoit le désengagement de certaines villes à l'horizons 2025 visant l'installation de certaines activités socio-économiques dans les Hauts-Plateaux», a-t-il encore repris. Le directeur du Craag a déclaré à InfoSoir en marge de l'émission, qu'il n'y a pas lieu d'être alarmiste mais que seule la prévention devrait éviter des dégâts en cas de catastrophe naturelle. Il appelle à des études scientifiques solides et académiques sur les mouvements sismiques. «Il serait préférable de le faire en toute sérénité et dire exactement et correctement ce qu'il en est. 100 000 écoliers déjà ont été sensibilisés et c'est un bon début pour les futures générations.»