Appel n Le président sahraoui a déploré dans une lettre adressée au Secrétaire général de l'ONU, la situation lamentable des prisonniers politiques sahraouis dans les prisons marocaines. Mohamed Abdelaziz a appelé l'ONU à entreprendre toutes les actions susceptibles de protéger la vie des soixante prisonniers politiques qui observent une grève de la faim, certains depuis plusieurs semaines. Trente-deux d'entre eux ont rejoint, lundi dernier, le mouvement de grève de la faim entamé au mois de février dernier par le militant sahraoui Saïd Elbeillal dans la prison marocaine de Salé, près de Rabat. Dans la seule «Carcel negra» (Prison noire) d'El-Ayoun occupée, 27 prisonniers politiques participent à ce mouvement de protestation, précisent les autorités sahraouies. Il s'agit de la troisième lettre en une semaine du président sahraoui au secrétaire général de l'ONU à propos de la situation des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara occidental. «Les détenus politiques sahraouis ont été jetés en prison simplement parce qu'ils se sont exprimés pacifiquement en faveur d'un droit garanti par le droit international et la Charte des Nations unies, qui est l'autodétermination», affirme Mohamed Abdelaziz. Il a affirmé qu' «en aucun cas, le silence n'est acceptable sur des agissements barbares au XXIe siècle, visant des gens innocents qui militent pour des idéaux universels et des droits légitimes et juste». Il a, par la même occasion, réitéré son appel à l'ONU en faveur de l'extension du mandat de sa Mission pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) pour englober la protection de la population civile dans ce territoire dont elle a la responsabilité. Le président sahraoui a aussi souligné l'importance de mettre en place un mécanisme international sous l'égide de l'ONU, chargée de veiller au respect des droits de l'homme au Sahara occidental. L'Organisation non gouvernementale (ONG) Interfaith international a dénoncé, elle aussi, devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève, les «détentions arbitraires pratiquées par les autorités marocaines dans les territoires occupés du Sahara occidental». Interfaith International a exprimé globalement sa vive préoccupation sur la situation des populations civiles sahraouies sous occupation marocaine. Elle a, en outre, regretté que la (Minurso) ne soit «pas encore en mesure de s'acquitter de sa mission, 17 ans après son déploiement, et qu'elle ne soit pas mandatée pour protéger les droits de l'homme». Elle a demandé au gouvernement marocain de coopérer avec la communauté internationale afin de permettre aux observateurs internationaux, notamment la délégation ad hoc du Parlement européen, de se rendre en toute liberté dans les territoires occupés du Sahara occidental.