Le Front Polisario a appelé le secrétaire général des Nations unies, M. Ban Ki-moon, à intervenir “en urgence” pour sauver les soixante détenus sahraouis dont l'état de santé “s'est aggravé” dans les prisons marocaines. Dans un message adressé au secrétaire général de l'ONU, rapporté lundi dernier par l'agence de presse sahraoui (SPS), le président sahraoui, M. Mohamed Abdelaziz a appelé l'ONU à intervenir “en urgence” pour sauver la vie à une soixantaine de détenus sahraouis “menacés d'une mort certaine à tout moment” en raison de la détérioration de leur état de santé après avoir mené depuis près d'un mois une grève de la faim dans plusieurs prisons marocaines. Le président Abdelaziz a précisé dans son message que ces détenus sahraouis dans les prisons de Carcel Negra (El-Ayoun), Aït Melloul, Tardouante, Tiznit, Kenitra, Inezkane et Salé ont entamé une grève de la faim “pour protester contre les maltraitances que les geôliers leur font subir”, et pour revendiquer “l'amélioration de leurs conditions de détention et le respect de leurs droits garantis par les conventions et traités internationaux en tant que détenus d'opinion”. “La détérioration de l'état de santé de ces détenus a nécessité pour plusieurs d'entre eux une évacuation souvent d'urgence vers les hôpitaux, suite à de fortes douleurs à l'estomac, des rejets de sang ou des dysfonctionnements des organes vitaux”, a déploré M. Abdelaziz. Il a indiqué que “les violations graves” des droits de l'homme au Sahara occidental par l'Etat marocain, dont le cas des détenus n'en est qu'une partie, “ont été confirmées à n'en point douter, aux témoignages des organisations des droits de l'homme”. Le mutisme des Nations unies devant l'insouciance et la négligence du gouvernement marocain n'est plus acceptable, d'autant que l'ONU est la partie responsable du territoire du Sahara occidental jusqu'à sa décolonisation, a estimé le président sahraoui. S'adressant à M. Ban Ki-moon, le président sahraoui a souligné que “la communauté internationale dont vous présidez la plus haute instance ne peut fermer les yeux face aux injustices abjectes commises contre des citoyens sahraouis innocents qui n'ont eu de tort que d'avoir revendiqué par des voies pacifiques et civilisationnelles les mêmes principes, idéaux et droits revendiqués et garantis par la charte de l'ONU”. Le secrétaire général du Front Polisario a de nouveau exhorté les Nations unies à prendre toutes les mesures à même de protéger le peuple sahraoui contre “l'oppression et les atteintes” commises par les autorités marocaines, notamment en attribuant à la Minurso les prérogatives qui s'imposent pour protéger les droits de l'homme au Sahara occidental occupé. Il a également appelé les Nations unies à intervenir auprès de l'Etat marocain pour faire la lumière sur le sort de “plus de 500 civils disparus et 151 prisonniers de guerre sahraouis” détenus par le Maroc depuis le déclenchement du conflit, le 31 octobre 1975. R. I./Agence