Mohamed Abdelaziz interpelle Ban Ki-moonLe président sahraoui demande au secrétaire général des Nations unies de faire la lumière sur le sort de plus de 526 disparus et 151 prisonniers de guerre sahraouis, ainsi que la libération de tous les prisonniers politiques sahraouis qui se trouvent encore dans les prisons marocaines. Suite à l'enlèvement, vendredi dernier, de six jeunes Sahraouis à Tan-Tan dans le sud du Maroc, qui réclamaient pacifiquement le droit de leur peuple à l'autodétermination et à l'indépendance, Mohamed Abdelaziz sollicite, dans une lettre adressée mercredi et reprise par l'agence de presse sahraouie SPS, le secrétaire général de l'ONU pour “intervenir en toute urgence” afin de sauver la vie des citoyens sahraouis innocents dans les territoires occupés et au sud du Maroc. “Nous vous demandons en tant que secrétaire générale de la plus grande instance internationale, responsable du respect et de l'application de la légalité internationale, de doter la mission de l'ONU pour le référendum au Sahara Occidental (Minurso) des mécanismes nécessaires afin de garantir la protection des civils sahraouis de la répression sauvage des forces d'occupation marocaines”, a écrit le secrétaire général du Front Polisario à Ban Ki-Moon. Estimant que “l'ONU doit assumer ses responsabilités morales et juridiques dans tout retard du règlement du conflit du Sahara Occidental”, sinon, a-t-il ajouté cela “exposera la région à une situation explosive et plus de tension”, avertissant ainsi contre la persistance des graves violations des droits humains au Sahara Occidental. Il appuiera sa requête par les constats fait par de nombreuses organisations internationales de défense des droits de l'Homme. Mohamed Abdelaziz soulignera, en effet, dans sa lettre que “des organisations internationales des droits de l'homme, dont le Haut-Commissariat des droits de l'homme de l'ONU, avaient affirmé que les droits de l'homme sont violés dans les territoires occupés du Sahara Occidental, dans un territoire contrôlé par l'ONU à travers la présence de sa mission Minurso”. Dans le même ordre d'idées, il attirera l'attention du secrétaire général de l'ONU et de l'opinion internationale sur la “situation dangereuse qui intervient à quelques jours de la tenue du quatrième round de négociations directes entre le Front Polisario et le Maroc, sur lequel nous attachons des espoirs, afin de permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit naturel et légitime à l'autodétermination et l'indépendance”. À cet effet, le président de la République arabe sahraouie démocratique appellera la communauté internationale, notamment l'ONU pour “exercer des pressions sur le Maroc afin de faire la lumière sur le sort de plus de 526 disparus, 151 prisonniers de guerre sahraouis et la libération de tous les prisonniers politiques sahraouis qui se trouvent encore dans les prisons marocaines”, en grève de la faim illimitée depuis le 20 et 25 février dernier et dont leur état de santé “devient de plus en plus critique”. Enfin, il exigera la publication du Rapport de la délégation du Commissariat de l'ONU pour les droits de l'homme de septembre 2006 et la mise en œuvre de ses recommandations, l'élargissement du mandat de la Minurso, pour surveiller la situation des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc en attente d'un référendum juste, libre et transparent pour permettre au peuple du Sahara Occidental l'exercice de son droit légitime à l'autodétermination. K. ABDELKAMEL