Résumé de la 61e partie n La mère et la belle-mère de Souhila ont trouvé le moyen de faire passer sa grossesse illégitime pour une grossesse légitime : l'endormi… L'endormi – el mergued, l'amgun — se dit Souhila, n'est certainement pas une réalité, puisque la grossesse humaine ne saurait durer plus de neuf mois. Parfois, quand la femme ne sait pas compter la gestation, elle se trompe d'un mois ou de deux mois. On dit alors que l'enfant s'est «endormi» dans son sein, mais deux années… C'est vraiment impossible ! A moins, bien sûr, que le fœtus ne voit son développement arrêté et qu'il ne devienne atrophié… Dans ce cas, le bébé meurt et, effectivement, il peut rester dans le ventre de la mère plusieurs années ! Mais Lakhdar va-t-il croire à cette légende de l'endormi ? — On va lui écrire une lettre, dit Zohra — Tu vas lui dire crûment que tu portes un «endormi» ? — Bien sûr que non ! — Que vas-tu lui dire pour le ramener ? — Ta grossesse est à deux mois… Il suffit qu'il soit là pour que l'enfant qui va naître ait au moins sept mois ! Souhila regarde sa mère. — L'endormi… C'est donc pour Lakhdar ? — Oui ! — Et les autres ? — Pas besoin de les mettre au courant… Comme ça, au moins, on ne jasera pas ! — Mais Lakhdar… — Quoi, Lakhdar ? — Va-t-il y croire ? Zohra fronce les sourcils. — Il doit y croire ! Souhila tremble. — Et s'il n'y croit pas ? — Nous le forcerons… Souhila tremble de tout ses membres. — Alors, tout le monde saura… mon père, mon beau-père, mes frères, mes beaux-frères… Zohra la rassure. — Non, juste ton père et ton beau-père ! — J'ai peur ! — Tu n'auras rien à dire… Et puis, l'essentiel est de convaincre Lakhdar ! Après tout, s'il est convaincu, on n'a pas besoin d'avertir les autres ! Les deux femmes réfléchissent à la lettre qui va établir le contact avec le mari. — Tu vas l'écrire toi-même… — Il faudra me dire ce que je dois mettre ! — On va trouver les mots qu'il faut ! (à suivre...)