Comme nous l'avons dit, le calendrier berbère est dérivé du calendrier julien, établi par l'empereur romain, Jules César, vers 45 avant J.-C. Le nouveau comput intervenait pour mettre fin aux retards enregistrés par l'ancien, qui accusait un grand écart par rapport aux computs antérieurs. Les astronomes de Jules César ont divisé l'année en 365 jours un quart et, pour rattraper le retard antérieur, ils ont ajouté un jour supplémentaire tous les quatre ans, ils ont ajouté 85 jours à l'année 46 avant J.-C. Ce calendrier, qu'on a réajusté de nouveau, quelques années après, a été adopté au concile de Nicée en 326 et on l'a imposé au monde chrétien, y compris, à l'époque, le Maghreb. Cependant, en dépit d'autres réajustements, ce calendrier continuait à accuser du retard par rapport au soleil. C'est ainsi qu'au XVIe siècle, il enregistrait dix jours d'écart. Le pape Grégoire XIII le réforme : il donne à l'année une longueur de 365 jours 5 heures 49 minutes et 12 secondes, avec un jour supplémentaire, placé à la fin de février, tous les quatre ans. Afin d'effacer les 10 jours d'écart du calendrier julien, on passe du jeudi 4 octobre 1582 au vendredi 15 octobre. L'Angleterre, opposée aux papes, garde le calendrier julien jusqu'en 1751. Le Maghreb, devenu musulman depuis le VIIIe siècle, n'a pas, non plus, adopté la réforme, c'est ce qui explique que notre calendrier populaire accuse un retard de 12 jours (en réalité de 14 jours, puisque le calendrier julien a continué à dériver) sur l'année grégorienne.