Le calendrier populaire «berbère», le plus ancien dont nous ayons connaissance, est, en réalité, une version locale du calendrier julien datant de la période romaine. Ce calendrier, encore en usage dans les campagnes, a été remplacé officiellement par d'autres calendriers : notamment le calendrier hégirien et le calendrier grégorien dit encore universel. On s'étonne que ce calendrier solaire n'ait pas été effacé par l'islamisation. En réalité, si les populations berbères ont gardé le comput romain, c'est parce que l'arabe, basé sur les lunaisons, ne convient pas aux sociétés traditionnelles berbères – paysans ou nomades – dont la vie était rythmée par le cycle des saisons et donc par les révolutions solaires qui sont à la base du calendrier julien. Il faut déterminer avec précision les périodes de pluie et de sécheresse et délimiter les saisons et les festivités, en prenant des repères temporels précis, or l'année lunaire étant courte, elle présente un écart important par rapport à l'année tropique, qui est l'intervalle de temps entre deux passages du centre du soleil à l'équinoxe de printemps D'ailleurs, même dans les sociétés ayant possédé des calendriers lunaires, on a tenté, pour rattraper le décalage avec l'année solaire, d'introduire des jours, voire un mois dans le calendrier : il s'agit du calendrier dit luni-solaire.