Menace n «Les secousses qui ébranlent la mosquée, ont des répercussions sur le pays comme cela a déjà été vécu en Algérie.» Rappel à l'ordre : le ministre des affaires religieuses et des wakfs, M. Bouabdellah Ghlamallah a appelé, hier, lundi, depuis Mascara, à l'uniformisation des thèmes des prêches religieux dans toutes les mosquées du pays. Les prêches, du vendredi notamment, «doivent traiter des préoccupations de l'heure», pour «faire face aux fléaux sociaux et aux dangers qui menacent la religion et le pays», précise-t-il. Pour le premier responsable du secteur, le rôle de l'imam est d'une importance capitale dans les mouvements de société. «Les secousses qui ébranlent la mosquée, ont des répercussions sur le pays, comme cela a été vécu en Algérie et dans la société, durant ces dernières années», a déclaré le ministre, cité par l'APS, lors d'une séance de travail tenue au palais des expositions de la ville natale de l'Emir Abdelkader. De quelles «secousses» s'agit-il ? L'orateur n'a rien dit à ce propos, mais il demeure clair que les informations régulièrement rapportées par la presse nationale faisant état de condamnations des imams à des peines de prison pour pédophilie et agressions sexuelles sur mineurs, font tache d'huile. Elles remettent en cause la crédibilité de toute l'institution et portent atteinte à l'image de l'islam dont ils sont les garants. M. Ghlamallah ne s'est pas gêné pour rappeler aux concernés leurs moments de reniement. Le ministre a, en fait, imputé «une partie de la responsabilité de la situation vécue durant la dernière décennie» aux imams, qui ont, selon lui, laissé un vide «exploité par des criminels pour porter atteinte à la patrie». Si des imams étaient en abandon de poste durant la décennie noire du terrorisme comme le relève l'hôte de Mascara, d'autres se sont carrément investis dans des prêches incendiaires «exploités par des criminels» pour mettre à feu et à sang le pays des années durant. Les prêcheurs de bonne foi, suggère-t-on, doivent désormais combler ce vide afin de ne pas tomber et faire tomber la société tout entière dans le même gouffre au risque de ne jamais se relever. Après cette mise au point, M. Ghlamallah revient à la charge. Selon lui, l'imam a un rôle dans l'enracinement du patriotisme et de l'islam surtout chez les jeunes «qui doivent être informés de leur histoire et des valeurs de leur religion afin de se mobiliser pour la défense de la patrie et des constantes de la nation en cas de menace sur son unité, sa religion et son économie». «L'imam a un rôle prépondérant dans l'enracinement de l'amour de la religion et de la patrie (…)», a indiqué le ministre selon l'agence officielle.