Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs a, par ailleurs, imputé une partie de la responsabilité de la situation vécue durant la dernière décennie aux imams. Uniformiser les prêches religieux. C'est la question à laquelle a appelé, à partir de Mascara, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Bouabdellah Ghlamallah. Pour le ministre, les prêches doivent traiter les préoccupations de l'heure. Une question qui a été déjà évoquée par le premier responsable du secteur lors de son passage, samedi dernier, au forum de l'Entv. Le ministre a précisé que son département ne s'immisce point dans les prêches du vendredi. «Libre à l'imam en tant que personne cultivée et consciente de ses responsabilités d'orientation religieuse de retenir les thèmes, et ce, selon l'environnement où il évolue», a précisé M.Ghlamallah. Il s'était félicité des progrès et du renouveau que connaît ce volet à la faveur du nouveau sang insufflé au secteur par le recrutement des diplômés des universités et des instituts spécialisés. Le secteur s'est renforcé par 800 nouveaux fonctionnaires en 2007, informe-t-il. Il convient de rappeler, dans ce contexte, que le ministre avait déjà parlé de l'élaboration du projet de l'institutionnalisation de la fetwa à l'échelle nationale. «Il vise à unifier la fetwa à l'échelle nationale et éviter les différences dans l'application des préceptes de la religion», expliquait le ministre. Une fois opérationnelle, l'institution nationale de la fetwa devra contrecarrer les «fetwas» émises à tout bout de champ par de simples citoyens. Parallèlement, M.Ghlamallah a souligné le rôle important de la mosquée dans l'attachement à l'unité nationale. Les secousses qui ont ébranlé la mosquée ont eu des répercussions sur le pays, comme cela a été vécu en Algérie et dans la société, durant les dernières années, a-t-il dit. Le ministre a imputé une partie de la responsabilité de la situation vécue durant la dernière décennie aux imams qui ont, a-t-il relevé, «laissé un vide exploité par des criminels pour porter atteinte à la patrie». Ghlamallah a souligné le rôle de l'imam dans l'enracinement du patriotisme et de l'Islam, notamment chez les jeunes, qui doivent être informés de leur histoire et des valeurs de leur religion afin de se mobiliser pour la défense de la patrie et des constantes de la nation en cas de menace sur son unité, sa religion et son économie. «L'imam a un rôle prépondérant dans l'enracinement de l'amour de la religion et de la patrie. Quand notre patrie a été spoliée durant la période coloniale, nous avions perdu avec elle notre religion. C'est pourquoi nous devons réparer les torts par notre attachement aux valeurs de l'Islam et de la nation que propagent les mosquées qui oeuvrent aujourd'hui à la réconciliation», a-t-il soutenu. Il a appelé enfin les imams à uniformiser leurs prêches pour faire face aux fléaux sociaux et aux dangers qui menacent la religion et le pays.