La grève des agriculteurs argentins, qui est entrée hier, lundi, dans son 19e jour, place le pays en situation de pénurie, déclenchant la colère de la population, tandis que les négociations avec les autorités restent au point mort. «Le manque d'approvisionnement en viande s'est aggravé et les prix de certains produits connaissent des hausses allant jusqu'à 150%», s'est indigné le responsable d'une association de consommateurs. La viande, aliment préféré des Argentins qui en consomment 74 kg par habitant et par an, se raréfie dans les rayons des supermarchés, tout comme la volaille, les produits laitiers et les légumes. Les principales organisations agricoles avaient annoncé samedi la poursuite du mouvement, l'un des plus durs qu'ait connus l'Argentine et le premier grand conflit à gérer pour la nouvelle présidente Cristina Kirchner. Les producteurs réclament l'abandon d'une hausse sur les taxes affectant les exportations agricoles. Les manifestants ont repris les barrages routiers, érigés sur l'ensemble du territoire. Le mouvement de grève bloque la commercialisation de produits agricoles et entrave l'approvisionnement des marchés.