Résumé de la 1re partie n Le petit singe, très malicieux, trouve le moyen d'organiser une rencontre entre le pêcheur et la princesse... Ainsi, le petit singe rusa, et le Grand Prince de Chine se fit inviter le soir même au palais. Fier de sa réussite, le singe s'en retourna chez lui. En voyant son maître, il dit : — Maître ! Ecoute, je vais te demander de m'obéir lorsque je te dirai d'accomplir quelques petites choses. Tu ne me poseras pas de questions, je t'expliquerai en chemin ce que tu auras à faire. Et n'oublie pas, suis mes conseils à la lettre et tu ne le regretteras pas. — Oui, oui ! Ce fut la seule réponse nonchalante du pêcheur qui n'avait de toute manière pas grand'chose à perdre. Et le singe conseilla encore : — Commence par te laver car, sans vouloir te vexer, tu es crasseux et tu sens... très fort le poisson. Une fois brillant tel un sou neuf, le singe l'emmena au souk tout en lui rappelant qu'il devait obéir et ce, sans poser de questions. Ils s'arrêtèrent devant un emplacement où l'animal acheta à son maître, grâce au trésor qu'il s'était constitué, une magnifique chéchia, un long et beau burnous et de merveilleuses babouches. Ils se rendirent de l'autre côté du marché et en ressortirent avec un superbe cheval richement harnaché. Le pêcheur ressemblait enfin à un Grand Prince. Ensuite, ils se dirigèrent vers le palais du Sultan où ils étaient attendus. Sur le chemin, le petit singe enseigna enfin à son maître les leçons de bonnes manières pour ce grand jour : — Voilà, tu es désormais le «Grand Prince de Chine» et tu es invité au palais du Sultan. Surtout, n'oublie pas ! Quand tu arriveras dans le grand salon, enlève tes babouches devant l'entrée, car il est très impoli de marcher sur les tapis sans se déchausser, à moins de n'être qu'un pauvre pêcheur. Hi ! Hi ! Lorsque l'on te désignera les sièges, prends celui qui est en or et non celui qui est en argent car tu es censé être un monarque. Au moment de manger, comporte-toi en être précieux et ne goûte les mets que du bout des lèvres, comme il se doit lorsqu'on appartient au rang des nobles bien élevés. Et comme toujours, le docile pêcheur acquiesça : — Oui, oui ! Enfin, en arrivant au palais, le «Prince de Chine» et son singe furent conduits au grand salon. Emerveillé par la splendeur des décorations, le pauvre homme entra en trombe, sans délicatesse aucune, avec ses babouches. Là, tout le monde se mit à chuchoter : — Ho ! Ho ! Comment, un grand prince comme lui qui n'a... aucune délicatesse, ni aucune manière ? Il a marché sur les tapis avec ses babouches. En entendant cela, le singe, qui n'avait pas regardé pour ne pas faire celui qui surveillait, fut tout affolé et inventa une excuse : — Mais ne vous méprenez pas ainsi, s'il marche sur les tapis avec ses babouches, c'est parce qu'en Chine, on change de tapis tous les jours. On est riche en Chine. (à suivre...)