Résumé de la 3e partie n Le Sultan accorde la main de sa fille unique au «Prince de Chine», à condition que ce dernier ne quitte pas son royaume... Ce n'est rien, dit le singe en sautant de son siège. Le Roi de Chine a tant d'enfants qu'il donnera son accord. Je me charge d'aller lui annoncer la nouvelle dans un proche avenir. Pour l'instant rien ne presse car la Chine est si lointaine... Le «prince» remercia le Sultan, embrassa sa princesse et le petit singe qui était tout fier de sa réussite. Le mariage fut célébré et les deux époux vécurent très heureux en compagnie de leur malicieux ami. Le temps passa et les saisons se répétèrent dans le bonheur. Le pêcheur méritait enfin son titre de prince, car il avait appris les bonnes manières ; il savait même se tenir comme un Sultan, car il l'était devenu depuis la mort de son beau-père. Un beau matin d'été, alors que le Sultan et la princesse se promenaient dans les jardins du palais, le singe qui les accompagnait comme toujours, s'interrogea : — Mon maître est-il toujours aussi reconnaissant envers moi qu'il devrait l'être ? Est-il conscient de ce que j'ai fait pour lui ? Et pour en être sûr, il s'étala sur la pelouse et fit le mort ; toute la cour, alertée, arriva en hurlant . — Le singe est mort ! Le singe est mort ! La princesse, bouleversée par la malheureuse nouvelle, se précipita quand le Sultan la retint et dit à ses hommes d'un air méprisant : — Prenez-le par la queue et jetez-le ! Ce n'est qu'un vulgaire singe mort après tout. Surpris, le singe sauta sur ses pieds et lança, très en colère : — Ah oui ! C'est donc ainsi que tu me remercies d'avoir fait de toi ce que tu es ! Espèce de pêcheur ! A ces mots, la princesse s'évanouit en soupirant : — Dieu ! J'ai épousé un pêcheur ! Le Sultan se précipita vers son singe : — Non, je t'en prie, je ne pensais pas ce que je t'ai dit, je te demande pardon. Tu as raison je suis un ingrat et je mérite d'être puni. Je vais quitter le palais et retourner d'où je viens. Comment ce bonheur a-t-il pu me faire oublier le passé et ton amitié ? Le singe perçut le repentir sincère de son maître mais ne regretta pas la leçon qu'il venait de lui donner. Il pardonna et se tourna vers la princesse évanouie, il la réveilla et la rassura : — Mais non, tu n'as rien compris chère et bien-aimée Princesse. En fait, chez lui en Chine, il possédait un grand bassin dans lequel nageaient des poissons d'or aux yeux de rubis et aux nageoires d'émeraude. Il jouait à les pêcher et on le surnommait, donc : le pêcheur ! Rassurée, la princesse se releva, sourit et la vie reprit son cours. Et le temps passa tout doucement. Un matin on retrouva le singe mort dans son lit. Sur sa tombe, le Sultan, très affligé, ordonna qu'on édifie un mausolée. Il est toujours possible de visiter ce monument de l'amitié. Je ne saurais vous indiquer où il est situé, mais un proverbe dit : «Qui cherche, trouve» ! Elle est partie, je suis venue !