Résumé de la 2e partie n Richement habillé par le singe, le pêcheur, «devenu Grand Prince de Chine», est invité au palais du Sultan où il commet de petites indélicatesses que le malicieux singe rattrape avec beaucoup d'adresse... Tout le monde fut rassuré et ravi d'avoir dans son salon le représentant d'un pays où l'on change de tapis tous les jours. Deux sièges magnifiques, l'un en or et l'autre en argent, étaient côte à côte. Le modeste pêcheur avait failli s'asseoir sur celui en argent si le singe n'avait pas sauté dessus pour occuper la place. L'homme qui n'avait plus le choix, s'installa sur le siège en or. C'était un signe révélateur de son rang pour les gens de la cour qui l'observaient. Quand vint le moment de dîner, au lieu de suivre les précieux conseils tant prodigués, l'instinct de l'homme affamé qu'il était, le fit se précipiter sur la nourriture ; il en mangea en plongeant ses mains jusqu'aux coudes ! Le singe qui, contrairement à son maître, avait des manières pour manger, paniqua en entendant les réflexions de la cour. Tous murmuraient : — Mon Dieu ! Serions-nous en train de rêver ? Un si grand prince qui n'a aucune manière pour manger ? Le singe vint de nouveau à son secours : — Cessez, cessez, n'ayez pas honte, soyez fiers. Mon maître, depuis le début de son voyage, n'a encore pas trouvé de repas digne de ses princières papilles chinoises et c'est chez toi Majesté, dit-il en regardant le Sultan, qu'il trouve enfin une bonne nourriture, bien cuisinée. En entendant ces mots, le Sultan devint rouge de fierté, mais plus encore les cuisiniers qui continuèrent à envoyer, par les serviteurs, de nombreux autres plateaux pleins de mets plus succulents les uns que les autres. Le singe vit que son maître aIlait se jeter dessus, il se faufila et lui secoua discrètement le burnous : — Dis poliment que tu n'en veux plus et que tu as très bien mangé, sinon tu vas passer ta nuit malade et ce serait inconvenant pour une personne aussi noble que toi. Hum ! Alors, l'homme dit bien gentiment qu'il s'était régalé et qu'il était... repu ! Un peu plus tard, tout le monde partit se coucher. On fit mettre autour de la chambre du «prince» une rangée de gardes et la nuit se passa sans incidents. Le lendemain, quand le pêcheur se réveilla, il lui fallut être poussé par le singe pour faire sa petite toilette matinale qu'il ne faisait... jamais ! Puis une fois prêt, il se rendit au salon où il but du thé et discuta avec le Sultan, sa cour et la resplendissante princesse. Quand ils eurent fini, le «prince», toujours poussé par son singe, demanda au Sultan : — Ô Grand Sultan ! Voudrais-tu m'accorder la main de ta fille, la merveilleuse princesse ? Le Sultan fut particulièrement étonné mais il lui répondit : — Très Grand Prince de Chine, tu m'es très aimable, et je crois que tu plais beaucoup à ma fille ; j'accepte à condition que tu restes vivre ici pour me succéder car je n'ai pas d'autre enfant. (à suivre...)