Résumé de la 5e partie n Après son voyage en Grèce et surtout ses pérégrinations dans les monastères russes, Raspoutine revient avec la réputation d'un guérisseur. Il va effectuer plusieurs pèlerinages, notamment à Kazan et à Kiev. Apprenant les guérisons qu'il vient d'effectuer, les gens accourent pour lui ramener des malades. Il en guérit plusieurs et il exerce une grande fascination sur tous. — je ne guéris pas de moi-même, mais par Dieu ! Le clergé orthodoxe est d'abord inquiet de ce succès, mais comme Raspoutine ne s'écarte pas des dogmes, on le laisse faire. Le peuple russe, si enclin au mysticisme, est conquis. — Grégory, tu es notre sauveur, prie pour nous ! Raspoutine, répond à chaque fois. — mes frères et mes sœurs, repentez-vous ! Renoncez à l'alcool, mortifiez votre chair qui vous pousse vers le péché. Ces conseils, Raspoutine lui-même se garde bien de les suivre. S'il effectue bien des guérisons miraculeuses – il est doué de grand talents de magnétiseur – il n'en est pas moins resté un grand buveur et un noceur invétéré, n'hésitant pas à abuser de quelques-unes de ses clientes crédules. C'est également un voleur, plusieurs fois pris en flagrant délit, mais que l'on excuse à chaque fois eu égard à sa «sainteté». C'est à cette période que Raspoutine fait partie de certaines sectes, comme celle des Khlysty, ou les Flagellants, qui tout en se mortifiant pour obtenir le pardon des péchés, s'adonne à des orgies sexuelles. C'est à l'intérieur de ces sextes que Raspoutine va tenter de fonder une nouvelle doctrine : celle de la régénération par les excès et le péché. C'est en péchant que l'homme va se rapprocher de son Dieu et lui demander pardon… Une théorie qui ne fera pas l'unanimité des autorités religieuses. On le convoque. Il est reçu par des dignitaires religieux qui lui demandent de s'expliquer sur ses théories. — je n'ai rien fait qui offense la sainte religion orthodoxe, dit-il. Les prêtres écoutent ses explications et le lâchent, persuadés que dans ce corps torturé par les passions, il y a «une étincelle de Dieu !» Il est vu par l'évêque Théophane et l'évêque Hermogène qui concluent que Raspoutine est un «saint» ! Raspoutine, qui reçoit ces éloges, va continuer à guérir et à faire de la prédication. Il appelle les gens à faire pénitence, tout en continuant à s'enivrer dans les bistrots et à détourner les honnêtes femmes. Sa chance sonne quand il reçoit une lettre venant de Saint-Pétersbourg. Elle est de la grande-duchesse Militza, qui a eu l'occasion de le rencontrer à Kiev et qui a été impressionnée par ses talents de magnétiseur et de guérisseur. «j'accepte !», répond Raspoutine. Aller dans la capitale de l'empire russe, c'était son rêve de toujours. D'ailleurs, il avait prédit un jour, qu'il irait à Saint-Pétersbourg où, dit-il, il deviendrait un grand homme. La prédiction est en train de se réaliser ! — je te quitte pour un long moment, dit-il à sa femme. Quand je reviendrai, je ne serai plus jamais le même ! (à suivre...)