Résumé de la 6e partie n La grande duchesse Militza, qui a eu l'occasion de le rencontrer à Kiev et qui a été impressionnée par ses talents de guérisseur, invite Raspoutine à Saint-Pétersbourg. Il part donc. Il s'arrête à Sarov et assiste à la canonisation du moine Séraphim. Devant la foule réunie, il tombe en transe. Quand on le relève, il lance d'une voix caverneuse. — Un tsarévitch, il va naître un tsarévitch ! Or, le tsar Nicolas n'avait pas d'enfant et, le 12 août 1904, il aura son premier et unique fils, Alexis. Raspoutine continue sa route et arrive à Saint-Pétersbourg au printemps 1904. il est accueilli aussitôt par le grand duc Nicolas Nicolaïevitch et surtout la grande duchesse, Militza et la grande duchesse Anastasia du Monténégro. Il va effectuer des «guérisons miraculeuses», mais surtout dépenser l'argent qu'on lui donne en beuveries et orgies. C'est toujours un débauché et on excuse presque ses excès, parce que, pensait-on, il les rachetait par sa «foi» et sa «sainteté» ! Il fréquente ses nouveaux amis de l'aristocratie, joue au mystique et même au voyant, puisque c'étaient les sujets qui intéressaient la cour, mais il se garde bien de révéler son ambition : rencontrer le tsar et la tsarine de toutes les Russie ! Il les trouve trop occidentalisés et il voudrait leur insuffler de nouveau l'âme russe ! C'est encore la grande duchesse Militza qui va lui donner sa chance. Elle le convoque chez elle, à la fin de l'été. — Grégory Efimovitch, connaissez-vous l'hémophilie ? — Oui, dit-il, je connais cette maladie. Je sais qu'elle est donnée par les femmes aux enfants mâles. Je sais aussi que cette maladie se signale par des saignements… — Des saignements redoutables ! dit la grande duchesse. — Oui, puisqu'ils peuvent entraîner la mort ! La grande duchesse hoche la tête. — Les médecins n'arrivent pas à guérir cette maladie ! — Je le sais… Elle fixe l'homme de ses grands yeux bleus. — Dites-moi, Grégory… Connaissez-vous le moyen de guérir cette maladie ? — Oui… — Comment comptez-vous procéder ? Raspoutine sourit. — Par mes moyens habituels : les plantes et les incantations… — Quelles sont ces plantes ? — Je ne peux les nommer ! La duchesse veut être certaine de ce que le guérisseur lui dit. — Vous êtes sûr de pouvoir guérir cette maladie… — Oui, je l'affirme ! Elle hésite un peu. — Je peux vous faire une confidence ? Mais une confidence dont vous garderez le secret. — Oui… — Vous le promettez ? — Oui, vous pouvez me faire confiance ! (à suivre...)