Position n Certains syndicats autonomes n'ont pas manqué d'exprimer leur opposition au projet, avant même de prendre connaissance de son contenu de manière officielle. Si l'introduction, dans le nouveau code du travail, d'articles sanctionnant le harcèlement sexuel et le travail des enfants ne risque pas de soulever le courroux des travailleurs, il n'en sera pas de même, sans doute, pour la redéfinition de la relation de travail entre l'employeur et l'employé. En effet, la généralisation des CDD est à même de faire sortir de leurs gonds les représentants des travailleurs. Cela même si la principale organisation syndicale du pays, l'Ugta, qui a été associée à l'élaboration du nouveau texte législatif, n'est pas opposée à cette option. «L'Ugta adhère aux conventions internationales qui prévoient une certaine flexibilité du travail (…) Le CDD est devenu une réalité mondiale à laquelle l'Ugta ne peut s'opposer», a affirmé à ce propos son chargé de l'organique, Salah Djenouhat. Cela même si la Centrale syndicale «privilégie le CDI», a-t-il ajouté. Mais le plus important, c'est «la préservation de la protection sociale des travailleurs». Selon lui, les articles qui seront introduits, sont de nature à apporter la sécurisation de l'emploi «du fait qu'aucun fonctionnaire ne sera licencié quelle que soit la nature du contrat qui le lie à l'administration». Mais cet avis n'est pas partagé par les syndicats autonomes. Certains d'entre eux n'ont pas manqué d'exprimer leur opposition au projet avant même de prendre connaissance de son contenu de manière officielle. Et pour cause : «Nous n'avons pas été associés à son élaboration», ont déploré les responsables du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes). Autrement dit, il ne faudra pas s'attendre à ce que cette organisation syndicale approuve la mouture qui sera présentée. Cela étant, de nombreux syndicalistes pensent que la généralisation du CDD est à même de «rendre l'emploi plus précaire qu'il l'est déjà». Dans cet ordre d'idées, une représentante du Bureau international du travail (BIT), Corinne Vargha, qui a pris part à une rencontre organisée à Alger en mai 2006 par le ministère du Travail et de la Sécurité sociale, a dénoncé le recours «excessif» aux CDD dans notre pays «dans le seul but d'éviter les règles régissant la rupture du contrat de travail à durée indéterminée». C'est donc un nouveau bras de fer qui se profile à l'horizon entre les pouvoirs publics et les syndicats autonomes au sujet de la nouvelle législation du travail.