Justice n L'hebdomadaire sportif égyptien Al-Ahram el-Ryadhi a consacré un dossier spécial à l'affaire de l'ex-footballeur algérien Lakhdar Belloumi. Dans ce dossier, on est revenu sur tous les aspects de l'affaire du Ballon d'or africain 1981 accusé d'agression sur le médecin égyptien Ahmed Abdelmounaïm dans le hall d'un hôtel à l'issue de la rencontre Egypte-Algérie pour le compte des éliminatoires du Mondial-1990. L'auteur du dossier, le journaliste Mohcen Lamloum, a considéré que l'ouverture du dossier de l'affaire Belloumi et le médecin égyptien qui était présent à l'hôtel où une altercation avait éclaté avec des supporters égyptiens, vise à clore définitivement ce dossier qui n'a que trop duré et établir ainsi l'innocence de Belloumi et le droit du médecin à des excuses. Le journaliste est revenu sur la genèse de l'affaire qui remonte à 1989 à la suite de la rencontre qui avait opposé la sélection nationale à son homologue égyptienne pour le compte des éliminatoires du Mondial-1990 en Italie. L'auteur du dossier a tenu des rencontres avec le joueur algérien, avec le médecin égyptien qui a été touché à l'œil droit et nombre d'Algériens témoins oculaires des faits ont clamé l'innocence de Belloumi, dont ses coéquipiers Fodhil Megharia et Rabah Madjer, le journaliste Lahbib Benali ou encore les sélectionneurs Abdelhamid Kermali et Mourad Abdelouahab. Dans l'interview qu'il a accordée à Al-Ahram Al-Ryadhi, le Ballon d'or africain 1981 a clamé haut et fort son innocence citant les témoignages des personnes présentes lors des faits, indiquant : «Je ne réclame pas un droit de qui que ce soit, tout ce que je veux est qu'on établisse mon innocence de ce crime auquel je n'ai même pas assisté», avant d'ajouter : «Je ne l'avais pas rencontré et il ne m'avait guère vu, mais pourtant nous nous retrouvons victimes d'un crime avec lequel nous n'avions aucun lien et au bout du compte, lui a perdu un œil et moi ma liberté. J'ai payé le prix de ma célébrité, car le public égyptien ne connaissait pas beaucoup de stars algériennes et j'étais le plus célèbre dans la sélection», a répondu Belloumi à une question sur le fait d'être visé personnellement par ces griefs. Tout en déplorant l'entêtement de la partie égyptienne qui a empêché l'aboutissement à une solution au problème, Belloumi s'est dit compréhensif car elle (la partie égyptienne) veut défendre son droit. De son côté, le médecin égyptien a affirmé avoir appris à l'hôpital que son agresseur était le joueur algérien Lakhdar Belloumi. «Le nom de l'auteur m'importe peu et je ne connais même pas Belloumi. Tout ce que je veux c'est mon droit que j'ai perdu depuis des années», avant d'ajouter que «c'est le destin, quel que soit l'auteur il n'avait certainement pas l'intention de me faire du mal». L'affaire sera traitée au plus haut niveau l Des sources proches du dossier Belloumi ont affirmé que l'affaire vient d'être levée au plus haut niveau des relations algéro-égyptiennes pour son règlement définitif. Elles ajoutent que l'occasion était propice pour débattre de cette affaire lors de la visite, à Alger, du ministre égyptien des Affaires étrangères, Ahmed Abou Al-Gheit, dans le cadre de la haute commission mixte algéro-égyptienne et celle du ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, au Caire, dans le cadre de la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères. Des témoignages plaident sa cause l Plusieurs interviews d'Algériens, témoins des faits et ayant confirmé l'innocence de Lakhdar Belloumi, sont également cités dans cet article. Abdelhamid Kermali, alors entraîneur national, avait qualifié d'injuste l'accusation de Belloumi, déclarant : «J'étais avec Belloumi à ce moment-là, car il souffrait d'une douleur à l'estomac et j'ai dû le raccompagner jusqu'à sa chambre.» Pour sa part, l'ancien joueur international Rabah Madjer a affirmé que tout ce dont il se rappelait c'est qu'en regagnant sa chambre, il a assisté à une dispute entre Egyptiens et Algériens, niant, toutefois, avoir vu Belloumi parmi eux. «C'est le lendemain seulement, que j'ai appris l'incident, insistant sur le fait que Belloumi est innocent des faits qui lui sont reprochés», a-t-il ajouté. «Les relations entre l'Egypte et l'Algérie et leurs divergences de vue sont autant de facteurs ayant entravé la résolution de ce problème», a estimé Madjer, avant de conclure : «Belloumi a payé pour une faute qu'il n'a pas commise.»