Tradition n Bien avant l'époque coloniale, les paysans utilisaient ces «matmoura» (silos à grains souterrains), qui peuvent contenir jusqu'à 200 quintaux, pour garder leurs semences et leurs réserves en grains. Leur apport n'est pas négligeable : près de 30% des récoltes céréalières de la wilaya de la saison 2007, estimées à plus d'un 1,7 million de quintaux, sont stockés dans des silos traditionnels «matmoura», selon la direction des services agricoles (DSA). Le nombre exact de ces silos à grains souterrains d'un autre temps, réputés comme moyens privilégiés par les agriculteurs de la région pour conserver leurs céréales, toutes variétés confondues, n'est pas encore recensé et varie selon la consistance des hameaux et le nombre des ménages, a indiqué le chef de la filière des céréales au niveau de la DSA. Bien avant l'époque coloniale, les paysans utilisaient ces «matmoura», qui peuvent contenir jusqu'à 200 quintaux, pour garder leurs semences et leurs réserves en grains. Dans certains douars, comme ceux de Djemaâ Ouled-Cheikh, Djendel, Barbouche, Bir Ould-Khelifa, Djellida ou Tarik Ibn-Ziad, les populations solidaires autour de leurs sages avaient construit quelque 1 500 «matmoura» (El-matmar), où toutes les récoltes des douars étaient stockées. Les sages s'occupaient de la distribution de ces provisions céréalières pour les besoins des familles sur la base du nombre de personnes constituant chaque foyer et ce, afin d'éviter, en cas de sécheresse par exemple, que ces populations ne manquent de rien. Ce modus vivendi est toujours d'actualité dans certaines régions de la wilaya, bien que les «matmoura» traditionnelles aient été remplacées, chez certains paysans, par des fûts métalliques, biens appropriés contre l'humidité et les rongeurs. Toutefois, le stockage domestique dans les «matmoura», s'il permet aux paysans d'avoir leurs provisions et leurs semences à «portée de main», n'est pas tout à fait du «goût» de la Coopérative des céréales et des légumes secs (Ccls). Celle-ci, en effet, ne reçoit, de ce fait, pas la totalité des récoltes engrangées dans la wilaya, regrette-t-on. Il a été indiqué, à cet égard, que seuls 248 000 q ont été collectés par la Ccls sur la récolte de 2007. La même source a souligné que les paysans préfèrent livrer leurs productions aux 60 minoteries dont dispose la wilaya, qui offrent des prix plus «alléchants» que ceux proposés par la Ccls. Pourtant, selon les estimations de la DSA élaborées sur la base des surfaces emblavées, au moins 50% des récoltes prévisionnelles (967 400 q) devraient être livrés par les agriculteurs à la Ccls. La différence, soit 519 400 quintaux, a été stockée dans ces «matmoura» pour servir de consommation vivrière ou livrée aux moulins.