Pour le printemps, on prépare des repas spéciaux : crêpes, beignets, bradj, sorte de petites galettes fourrées de dattes. Dans la vallée de la Soummam, chez les Aït Oughlis, on prépare un couscous appelé seksu uderyis, ou couscous au tapsia garganica. Le tapsia est une plante vénéneuse, qu'il faut même se garder de toucher, parce qu'elle irrite les mains, mais on lui attribue de grandes vertus. La plante lavée est mise à bouillir dans une marmite où on a mis une grande quantité d'eau. C'est à la vapeur dégagée par la plante que l'on cuira le couscous, avec des légumes frais et des légumes secs. Le couscous, décoré de quartiers d'œufs et arrosé de miel, passe pour purifier le sang et donner de l'énergie. Dans la région de Cherchell, à l'ouest d'Alger, on prépare également une variété de couscous, t'âm lh'elh'al, le couscous à la lavande. On cueille de la lavande, on enlève les fleurs et on les malaxe dans de l'eau. On réserve le jus, puis on hache finement les fleurs. On prépare le couscous selon la méthode habituelle, mais en mouillant la grosse semoule avec le jus de lavande. A la fin, on mélange les fleurs hachées avec la graine, on huile et on sucre. Comme le couscous au tapsia, celui-ci est bon pour la santé car il purifie le sang.