La hausse des prix alimentaires pourrait avoir de terribles conséquences pour la planète entière si rien n'était fait pour l'endiguer, a souligné, hier, samedi, à Washington le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn. «Les prix de l'alimentation, s'ils continuent à augmenter comme ils le font maintenant... les conséquences seront terribles», a-t-il lancé au cours d'une conférence de presse donnée à l'issue d'une réunion de l'instance dirigeante du FMI. «Des centaines de milliers de personnes vont mourir de faim... ce qui entraînera des cassures dans l'environnement économique», a-t-il mis en garde. Les progrès réalisés par les pays pauvres depuis cinq à dix ans en matière de développement pourraient se retrouver «complètement détruits», a-t-il dit, en soulignant que ce problème dépassait le cadre strict des préoccupations humanitaires. Ces derniers mois, la hausse des prix de l'alimentation a provoqué une agitation sociale dans plusieurs pays, provoquant notamment la chute du Premier ministre à Haïti et des émeutes de la faim qui ont fait au moins 5 morts et 200 blessés. Dans nombre de pays en développement, les gouvernements ont été obligés d'augmenter le niveau des subventions aux biens de première nécessité et aux carburants, ou de réduire leurs exportations de produits agricoles – comme cela a été le cas en Thaïlande avec le riz – pour calmer les tensions inflationnistes sur leur proche marché.