Les défis auxquels fait face l'économie mondiale sont de nature généralisée, nécessitant ainsi une coopération renforcée de tous les pays, a déclaré samedi le Fonds monétaire international (FMI). “La croissance économique mondiale a ralenti et les perspectives de croissance pour 2008 et 2009 se sont détériorées”, a noté dans un communiqué le Comité monétaire et financier international (IMFC), instance dirigeante du FMI composée de 185 pays membres, à l'issue de sa 17e réunion, pour qui l'instabilité financière mondiale s'était accrue depuis sa dernière réunion, à l'automne. Les principaux facteurs de risque tiennent aux évènements qui continuent de se passer sur les marchés financiers et à la dégradation potentielle des cycles du logement et du crédit. L'institution de Bretton Woods attribue la perspective assombrie à la morosité qui règne encore sur le marché financier et les crédits hypothécaires, aggravée par les risques inflationnistes consécutifs au surrenchérissement des prix alimentaires et énergétiques. “Les décideurs politiques doivent continuer à répondre aux défis que présentent la gestion de la crise financière et le soutien des activités, tout en assurant que l'inflation soit placée sous contrôle”, souligne le Comité. Bien que le situation varie d'un pays à l'autre, il est nécessaire de mener des actions cohérentes, compte tenu de l'interaction transfrontalière, selon le communiqué. Pour les pays développés, le comité a mis l'accent sur la stabilité des prix à moyen terme, appelant à la flexibilité face à la récession économique qui s'avère prononcée et prolongée. Aux Etats-Unis, les mesures fiscales temporaires contribueraient à réduire les risques de déclin de la croissance économique. Dans les pays émergents et en développement, l'économie continue à maintenir son élan fort et à montrer une résistance à l'actuelle crise financière, malgré une modération de la perspective et une augmentation des risques inflationnistes. “Dans de nombreux pays, le contrôle de l'inflation et le traitement des vulnérabilités demeurent leurs priorités essentielles”, a fait remarquer le comité. Parallèlement, le comité a exprimé ses soucis à l'égard de la flambée des prix alimentaires et énergétiques, qui a exercé des impacts particulièrement importants sur les populations des pays démunis. Le comité a exhorté le FMI à travailler avec la Banque mondiale et d'autres partenaires pour trouver une réponse intégrée sur les plans tant politique que financier. Par ailleurs, le Comité a répété son appel à la conclusion au plus vite des négociations du cycle de Doha de l'Organisation mondiale du commerce, qui, lancées en 2001, auraient dû être bouclées fin 2004. Ce cycle de négociations, dont l'objectif est de libéraliser les échanges commerciaux mondiaux, est paralysé suite à une série de différends entre les pays du Nord et du Sud, sur les subventions agricoles notamment. De son côté, le directeur général du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn, a mis en garde samedi à Washington contre des conséquences ‘'terribles” de hausse des prix alimentaires si rien n'était fait pour l'endiguer. “Des centaines de milliers de personnes vont mourir de faim... ce qui entraînera des cassures dans l'environnement économique”, a indiqué Strauss-Kahn au cours d'une conférence de presse donnée à l'issue de la réunion de l'instance dirigeante du FMI. Pour le premier responsable du FMI, il y a risque de voir également les progrès réalisés par les pays pauvres depuis cinq à dix ans en matière de développement “complètement détruits”. A noter enfin que la prochaine réunion de l'IMFC se tiendra à Washington le 11 octobre 2008. D'ici là beaucoup de choses peuvent se passer !