Dans sa tournée annuelle dans la région du Maghreb, le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, a réitéré, mardi à Tunis, l'engagement de l'institution à appuyer les efforts d'intégration économique de la région du Maghreb. M. Strauss-Kahn a fait état de la conviction du FMI de l'existence de facteurs de développement considérables dans les pays du Maghreb qui ne demandent qu'à être valorisés et que le FMI est disposé à appuyer. Selon Kahn, des progrès tangibles sont entrepris par les pays de la région dans ce sens, mais il reste encore du chemin à faire, dans la perspective de la concrétisation de l'intégration maghrébine susceptible d'aider les pays de la région à "surmonter l'adversité de l'environnement international actuel". Quant à la crise financière, le patron du FMI a prédit une année 2009 difficile, à des degrés divers, pour l'ensemble des économies de la planète, y compris celles du Maghreb relativement épargnées par ces premiers effets, "aucune partie du monde n'est à l'abri", selon M. Strauss-Kahn, pour qui la solution à la crise économique nécessite une approche globale et concertée. Concernant la chute des prix du pétrole et ses répercussions sur les prévisions du FMI, M. Strauss-Kahn a affirmé que "les prévisions du fonds avaient été élaborées sur un baril au prix tournant autour des 100 dollars", et que la baisse ou le maintien du prix moyen du baril dans la fourchette des 70-90 dollars proposée par l'Opep, ''aurait un effet positif sur les prévisions du Fonds''. En outre, et sur la question de la non-invitation de l'Afrique au sommet du G20, M. Strauss-Kahn a estimé que l'Afrique n'a pas été exclue du processus de réforme de la gouvernance financière mondiale initié par la réunion du G20 samedi dernier à Washington, étant donné que l'Afrique du Sud a été invitée. Evoquant les conséquences de la crise financière mondiale sur le continent africain, il a indiqué que le ralentissement de l'économie mondiale réduit les exportations africaines et qu'il n'existe aucune partie du monde qui soit à l'abri de la récession économique, réfutant par là la théorie prônant un découplage entre ce qui se passe dans les pays développés et ce qui a lieu dans les autres économies, étant donné qu'aucune partie du monde n'est épargnée par cette crise financière et que de nombreux pays africains sont touchés par une autre crise qui est celle de la hausse des prix des matières premières, des produits alimentaires et du prix du pétrole qui est en train de baisser. Ainsi, pour M. Strauss-Kahn, les pays africains se trouvent, aujourd'hui, dans de grandes difficultés, même s'il faudra faire la différence entre les Etats. Cela a conduit le FMI, en collaboration avec la Banque mondiale et d'autres institutions de développement, à apporter son soutien aux pays qui en ont le plus besoin lorsque cela se traduit notamment par des difficultés de balance de paiement, a-t-il indiqué, ajoutant que le soutien s'est étendu à une quinzaine de pays qui avaient déjà des relations avec le Fonds à travers ses programmes.