Résumé de la 11e partie n Si certaines personnes pensaient que Raspoutine était un saint, d'autres le considéraient comme un vulgaire paillard. Raspoutine est désormais un familier de la cour. Il entre librement au Tsarskoié Sélo, le palais impérial, sans qu'aucun garde ose l'arrêter. On le charge non seulement de la santé du tsarévitch mais aussi du couple royal. La tsarine Alexandra, qui souffrait de fréquentes migraines et que les médecins n'arrivaient pas à soulager, l'appelle un jour à son chevet. — Je souffre atrocement de la tête, dit-elle. Elle lui montre toutes les drogues, disposées sur une table. — Cela n'arrive pas à me soulager ! Raspoutine secoue la tête. — Cela ne sert à rien ! Il s'approche de la tsarine et lui saisit la main. — Fermez les yeux ! lui dit-il brusquement. La tsarine n'est pas offusquée par le ton. Comme le tsar, elle s'est habituée aux manières brutales du personnage. Raspoutine a commencé alors, de sa voix caverneuse, un longue prière, coupée de formules étranges. Les douleurs de la tsarine ont commencé à s'estomper, puis à disparaître. Quand Raspoutine a fini, il lâche la main. — Voilà, dit-il, c'est fini ! Ouvrez les yeux, maintenant ! Elle ouvre les yeux. — Je n'ai plus mal ! dit-elle C'était magique ! Raspoutine, croyait-on, avait du magnétisme : on croyait, à l'époque, qu'il s'agissait d'une sorte de fluide qui, lorsqu'il était contrôlé, agissait sur les maladies. Si certaines personnes pensaient que Raspoutine était un saint, d'autres le considéraient comme un vulgaire paillard. Il est vrai que le personnage n'avait pas renoncé à ses vices, l'alcool et le sexe, et, profitant de sa position, s'en donnait à cœur joie. Des espions viennent rapporter au tsar que son protégé a été vu dans les bars de la capitale, à moitié saoul, ou poursuivant les prostituées. Le tsar qui n'ignore pas les frasques de son protégé, promet, à chaque fois, de le rappeler à l'ordre. Mais dès qu'il le voit, il n'ose rien lui dire. Non seulement, le personnage continue à mener une vie dissolue, mais il est très mal habillé. Le tsar lui offre de somptueux vêtements. — C'est pour vous, lui dit-il Raspoutine regarde le costume avec hostilité. — Pour quoi faire ? — C'est pour que vous soyez plus présentable ! Il repousse les vêtements. — Je suis très présentable ! Il a gardé sa chemise de moujik – les paysans sibériens – et de grandes bottes en cuir, qu'il portait tout le temps. Il va cependant accepter la chemise en soie que la tsarine Alexandra lui fait confectionner. Il va également porter au cou une grande croix, que la tsarine lui avait également offerte. (à suivre...)