Résumé de la 9e partie n Raspoutine parvient à stopper le saignement du nez du jeune tsarévitch qui souffre d'hémophilie. Désormais, il passe pour un héros… et devient un proche du tsar et de la tsarine. Respectueux, au début, il se montre, par la suite, très familier avec le tsar. Un jour, la grande duchesse Militza qui l'a présenté au couple royal, lui fait des reproches. — Tenez-vous plus correctement, lui dit-elle Il se montre agressif avec elle. — Que me reprochez-vous donc ? — Vos manières… habillez-vous plus correctement… votre chemise est toujours sale ! — Je n'ai pas besoin de briller pour plaire ! — Et vos écarts de langage… — J'ai toujours appris à parler comme ça ! La duchesse secoue la tête. — Mais avec le tsar et la tsarine, vous pouvez vous montrer plus poli ! après tout, ils sont vos maîtres ! Raspoutine s'écrie : — Je ne reconnais qu'un seul maître, Dieu ! — Si vous continuez à parler ainsi, vous vous ferez renvoyer ! Non seulement, Raspoutine ne se fait pas renvoyer, mais son ascendant est tel, auprès des souverains, qu'il est devenu bientôt un homme incontournable. Le tsar le consulte à propos de tout et Raspoutine ne manque pas de donner son avis. On lui a proposé un pavillon, au palais, mais il a refusé. il continue à occuper un petit appartement en ville, qui lui sert aussi de cabinet pour recevoir ses clients. Guérisseur, voyant, médium, Raspoutine a une clientèle qu'il reçoit sur rendez-vous. Il reçoit non seulement le petit peuple, mais aussi des dignitaires du régime, des soldats, des évêques. Il houspille tout le monde, n'a d'égards ni pour le rang ni pour la fonction. — Faites entrer ! Il lui arrive même de faire attendre le tsar, parce qu'il est pris ! Les clients appréciés par Raspoutine sont les femmes. Il n'hésite pas à séduire celles qui lui plaisent et aucune ne lui résiste : il a une telle force d'attraction qu'il les a toutes, roturières comme aristocrates. Voici ce que son secrétaire, Aron Simanovitch, écrit à propos de ses relations avec les femmes. «Il se comportait avec elle avec la plus extrême impudence et la présence des mères ou des maris ne le gênait nullement. Ses façons auraient offensé même une prostituée ! Mais malgré cela, c'était bien rare que quelqu'un se montre choqué par son attitude. On le craignait : c'est pourquoi on l'entourait de flatteries et de prévenances. Les femmes baisaient ses mains sales, couvertes de restes de repas et ne prêtaient pas attention à ses ongles repoussants. Quand on faisait grief à Raspoutine de son faible pour les femmes, il répondait que ce n'était pas sa faute, car, pour gagner sa faveur, beaucoup de gens influents lui jetaient leurs maîtresses et même leurs femmes dans les bras !» (à suivre...)