Résumé de la 18e partie n Raspoutine échappe à un attentat, dans son village sibérien. Son influence va devenir plus grande, puisqu'il va être associé aux affaires de l'Etat. Il va continuer à défendre le parti de la paix. Mais le 1er août, l'Allemagne déclare la guerre à la Russie. La voix de Raspoutine est aussitôt voilée. Le vieux patriotisme russe, excité par les généraux, se manifeste aussitôt. «L'Allemagne nous défie ! Il faut lui donner la leçon qu'elle mérite !» La Russie entre donc en guerre. Raspoutine doit accepter le fait accompli. Mais très vite, les armées russes, mal équipées et mal ravitaillées, s'enlisent. Les pertes sont grandes et comme il y a des hésitations dans le commandement, le tsar décide de prendre la situation en main. — N'y allez pas, lui dit Raspoutine. — Les soldats sont désespérés… ils ont besoin qu'on leur remonte le moral ! — Vos généraux vont le faire ! — Non, je serai plus efficace sur le front qu'ici ! Le tsar part sur le front. Il laisse la régence à la tsarine et à Raspoutine. Comme la tsarine est totalement soumise à Raspoutine, c'est donc lui qui dirige la Russie. Son pouvoir va s'accroître et, avec lui, ses ennemis. Il n'a pratiquement plus d'amis : politiques, militaires, clergé orthodoxe, tous rêvent de prendre leur revanche. Raspoutine sait qu'il est en danger et tente de se protéger : il ne prend plus les plats et les boissons qu'on lui prépare au palais, par peur d'empoisonnement. Il s'enferme dans son appartement, refusant d'ouvrir quand on frappe. Il évite de se retrouver seul, et se méfie même de ceux qui sont chargés de sa sécurité. Les calomnies le visent et visent la tsarine Alexandra qui est d'origine allemande. En 1916, à la Douma, l'assemblée russe, des critiques fusent. C'est d'abord Raspoutine qui est visé. — C'est lui qui, avec son parti de la paix, a retardé l'entrée en guerre de la Russie. Il a fallu attendre que l'Allemagne nous déclare la guerre ! — Nos armées ont été mal préparées ! — Nous courons vers la défaite ! Puis, c'est la tsarine qui est visée. — Elle applaudit à toutes ses décisions ! — Ils veulent tous les deux la perte de la Russie ! Une voix plus forte qu'une autre lance. — N'oubliez pas qu'elle est Allemande ! Des cris fusent. — C'est une ennemie ! — Raspoutine et la tsarine sont des espions de l'Allemagne. — Il faut les déposer ! Si on pense déposer la tsarine, on pense plutôt à assassiner Raspoutine. On a compris qu'il ne servait à rien d'écarter le moujik : il revient toujours plus fort et plus arrogant que jamais. Seule la mort pouvait le mettre hors d'état de nuire. (à suivre...)