Curiosité n Incontestablement, le stand de la ville de Annaba à l'exposition organisée en marge du séminaire algéro-allemand sur la gestion des déchets tenu le 14 janvier à l'hôtel Hilton d'Alger, a été le plus visité. Les représentants de l'agence de coopération technique allemande (GTZ), relevant directement du gouvernement fédéral d'Allemagne, ont été également très sollicités, au même titre que ceux de la commune de Annaba. C'est que quelques heures auparavant, lors de la cérémonie d'ouverture du séminaire, la curiosité de l'assistance a été suscitée par Chérif Rahmani et le directeur général de la Chambre de commerce algéro-allemande (AHK) qui, tour à tour, n'ont pas tari d'éloges sur l'expérience de gestion des déchets menée par la ville de Annaba en collaboration avec l'agence sus-citée. «Le visage de la ville a tout simplement changé», assure Ahmed Fekaïri, conseiller technique auprès de GTZ et chef de projet de l'agence à Annaba, en montrant des brochures comportant des images des endroits de la ville prises avant et après la mise en application du nouveau système. Il égrène entre-temps quelques chiffres susceptibles d'aider à comprendre la situation. Les 200 000 habitants de la ville, dit-il, produisent, en moyenne 155 tonnes de déchets par jour, soit moins d'un kilogramme par jour et par habitant, tout en assurant que ce chiffre est fiable puisque les déchets collectés sont systématiquement pesés. Annaba est, d'ailleurs, l'une des rares, sinon la seule ville du pays qui procède au pesage systématique. «Il s'agit d'une moyenne puisque nous enregistrons des pics lors des périodes de fête en été ou de l'Aïd», précise notre interlocuteur. Avant l'entrée en scène des Allemands, la ville était l'une des plus sales d'Algérie. Les autorités ont eu beau changer de recettes, rien n'y fit, la ville croulait sous les ordures. Et les photos exhibées par M. Fekaïri en sont une preuve formelle. Jusqu'en novembre 2005, lorsque la Coquette a été choisie par le ministère de l'Environnement, de l'Aménagement du territoire et du Tourisme pour une expérience pilote dans le cadre d'un partenariat avec GTZ. Il est à signaler que ce sont les mêmes services qui avaient la charge de la collecte des déchets qui ont continué à le faire dans le cadre de l'opération, c'est-à-dire ceux de l'APC de Annaba. Il n'y a pas eu recours au concours d'une entreprise spécialisée. «Il a fallu d'abord redéployer les 762 travailleurs de la municipalité», affirme le conseiller de GTZ. Le nouveau plan a donc été mis en place avec les mêmes moyens humains. Seuls les techniques et les moyens matériels ont changé. Les résultats n'ont pas tardé à suivre, d'abord en matière de propreté de la ville. Et c'est un membre de l'APC, M. Necibi, qui le confirme : «C'est quelque chose que je ne peux pas décrire. Il faut le vivre pour s'en rendre compte. Je pense que c'est une expérience nettement positive qu'il faut étendre à d'autres villes à l'échelle nationale. Les techniques et le savoir-faire introduits ont été d'un grand apport pour nous.» L'autre avantage est la réduction des coûts de collecte qui étaient de 3 252 DA la tonne en 2005 à 2 600 DA seulement aujourd'hui. Soit une économie de près de 30%. «Si vous multipliez ce chiffre par le nombre de tonnes collectées quotidiennement et par le nombre de jours de l'année, vous déduirez que la ville économise des sommes colossales grâce au nouveau système», ajoute le responsable. Un gain de temps est également enregistré grâce aux nouvelles techniques puisque les ouvriers en charge de la collecte mettent désormais jusqu'à 15 fois moins de temps qu'auparavant grâce au matériel ultramoderne acquis.