Les 80 Centres d'enfouissement technique (CET) en cours de réalisation ont été expertisés par la partie allemande dans le cadre de la coopération avec la GTZ. “Au-delà des atteintes écologiques, il y a carrément atteinte à la vie. La ville n'est pas seulement un écosystème de production, mais une maison commune où chacun à une responsabilité”, a déclaré hier M. Chérif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme à l'attention d'une forte assistance venue participer à la première rencontre nationale sur “la gestion des déchets ménagers et assimilés”. Un événement organisé à l'hôtel Hilton par la Chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie (AHK Algérie) en collaboration avec la Coopération technique allemande (GTZ) et l'Agence nationale des déchets, et ce, sous le haut patronage du département de Chérif Rahmani. L'Algérie a, en effet, pu compter sur l'aide précieuse des Allemands qui n'ont jamais déserté le pays (en termes de présence physique) même dans les moments les plus durs. Le ministre l'a d'ailleurs souligné lors de son intervention en abordant le professionnalisme des Allemands qui sont leaders en la matière. “Nous menons déjà de grands projets avec les Allemands comme ceux de Blida et Annaba et deux autres sont en cours à Ghardaïa et Staouéli”, a indiqué le ministre pour mettre l'accent sur l'intervention allemande qui a concerné par ailleurs l'expertise des 80 CET lancés dont 20 ont déjà été réalisés. Un pas important qui vient agrémenter l'étape législative qui, aujourd'hui, se traduit par 14 lois en vigueur dans le domaine du développement durable. Ceci suivi d'un programme d'investissement pour effacer le passif et ramener les collectivités locales aux standards internationaux et situer ainsi les responsabilités. 640 études de schémas directeurs communaux de gestion des déchets municipaux ont été finalisées sur 1 000 programmées dont 106 ont été validées par une commission interministérielle. Pas moins de 76 décharges contrôlées pour les moyennes agglomérations ont été inscrites dont 5 sont achevées, 14 en cours de réalisation et 57 en phase d'étude. 26 établissements de gestion des CET ont été créés en parallèle de la mise en œuvre d'un programme national de réhabilitation des sites de décharges arrivées à saturation à l'image de Oued-Smar (Alger), Skikda, El-Tarf, Tébessa, Djelfa, et Tiaret. Des actions qui marquent l'engagement de l'Algérie dans la politique environnementale urbaine, la politique environnementale industrielle, la préservation et la valorisation du littoral et l'éducation environnementale. Mais cela reste loin d'être suffisant pour régler une situation des plus inextricables. Si l'on prend seulement l'exemple de Annaba avec 270 000 habitants, il est précisé que chaque habitant produit un demi-kilogramme de déchets/jour et que le coût de la collecte et le transport sans le traitement a atteint les 167 millions de DA. Le coût de balayage, quant à lui, avoisine les 110 millions de DA, ce qui est estimé trop important. À la lumière de ces chiffres, il est aisé d'imaginer la situation pour la capitale qui abrite plus de 2 millions de personnes. D'où d'ailleurs la pertinence de la rencontre d'hier qui permet des rencontres entre les plus grandes entreprises allemandes et les décideurs algériens ainsi que d'autres intervenants avec pour objectifs, entre autres, le transfert des technologies dans le domaine. Une pierre qui s'ajouterait au grand édifice de la coopération économique de plus en plus fructifiée par les deux pays. “Actuellement, nous comptons plus de 140 implantations de sociétés allemandes en Algérie. Ces dernières années, des géants allemands comme Deutsche Bank, Lufthansa, SAP ou dernièrement SIXT ont créé leur structure en Algérie. Plusieurs autres sociétés allemandes à l'exemple de Linde, Siemens, Henkel, Knauf, BASF, DHL Messer, ZF, Dywidag et Jokey ont déjà réalisé des investissements dans le cadre de la privatisation et des joints-ventures privés”, a souligné, pour sa part M. Andréas Hergenroether, DG de la Chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie. Nabila SaIdoun