Portraits n Vient de paraître aux éditions Alpha Edition Mouvement national : des hommes et des repères de Amar Belkhodja, ancien journaliste au quotidien El Moudjahid. Par souci de réactiver la mémoire collective, Amar Belkhodja s'est investi, alors qu'il était encore journaliste, dans la recherche historique. Composé d'une série d'articles publiés, entre 1992 et 2005, dans la presse nationale par Amar Belkhodja, ce livre raconte les figures marquantes du mouvement national, connues ou pas, ayant pris part activement au combat anticolonialiste ou l'ayant tout simplement soutenu. Ces figures – Emilie Busquant, épouse de Messali Hadj qui a combattu pour la cause nationale, ou Messaouda des Harazlia qui, devant ksar el-Hirane assiégé en 1843, transformera une défaite certaine en une belle victoire inattendue, Ferhat Abbas, tête pensante du Manifeste algérien, Saâd Dahlab, cheville ouvrière des négociations d'Evian, et bien d'autres noms – jalonnent cet ouvrage riche en descriptions. Ce livre rappelle ces Algériens – il leur rend d'ailleurs hommage – qui ont participé à la résistance antinazie. Il rappelle aussi l'émigration algérienne en France qui, au début du XXe siècle, allait jouer un rôle très actif dans l'évolution du mouvement national. Amar Belkhodja se souvient de Roland Miette en lui consacrant un grand article. Ce Français de Relizane a milité au sein de l'Union démocratique du Manifeste algérien, parti nationaliste de Ferhat Abbas. Roland Miette s'est engagé alors dans le combat politique et a prêté son savoir pour venir en aide à la petite paysannerie algérienne, confrontée à un véritable problème de survie. Autant de figures qui sont évoquées, racontées avec autant de sincérité que d'impartialité, puisque l'auteur, dans chacun des articles composant son ouvrage, se détourne des attitudes partisanes. Il se veut le plus objectif possible dans ses pérégrinations historiques. L'auteur restitue alors à chacune sa mémoire et la possibilité, pour elle, de figurer de plein droit dans l'histoire nationale. Enfin, ce livre tient à honorer la mémoire des uns comme celle des autres, en somme tous ceux qui, par conviction comme par sympathie, ont adhéré, d'une façon ou d'une autre, au mouvement national et l'ont porté jusqu'en 1962, date de l'indépendance de l'Algérie, car sans leur apport, aussi minime soit-il, cette date n'aurait pas eu lieu. Ce livre, faut-il le signaler, est le fruit d'un long travail de recherche en histoire. Il contribue, en conséquence, à mettre, selon l'auteur, «un terme à la conspiration du silence qui fait du tort à notre jeunesse». L'auteur participe à travers ce livre à une quête du savoir : se mettre sur les traces de l'histoire nationale. Il se fait d'ailleurs un devoir d'apporter sa contribution en l'écrivant. Pour ce faire, il se lance dans la quête des personnages oubliés comme Ibn Badis ou Frantz Fanon, ou des événements très peu ou mal connus, des événements dissimulés, voire occultés par l'histoire officielle. Dans ce livre, l'auteur dénonce l'amnésie historique collective pour qui elle est « un mal très dur à supporter ».