Besoins n La demande nationale en bois est estimée à 1,5 million de m3 par an. Le passage du tout nouveau directeur général des forêts sur les ondes de la Radio nationale, ce matin, a été l'occasion pour lui de faire un tour d'horizon de l'état des lieux du secteur et de la filière bois particulièrement. Abdelmalek Titah a confirmé que nos forêts sont loin de répondre à la demande nationale en bois. A peine 10% des besoins annuels en bois de l'industrie et du secteur de la construction sont produits localement. Soit 150 000 m3 pour une demande évaluée à quelque chose comme 1,5 million de m3. Le reste est importé pour une facture plutôt salée : 300 millions de dollars. Selon le DGF, le patrimoine forestier national est évalué à 4,7 millions d'hectares. Ce qui ne signifie pas que toute cette surface est productrice de bois et de liège. La forêt algérienne est d'abord «une forêt protectrice, donc ayant un rôle écologique». Les forêts productives ne couvrent donc que 1 300 000 hectares composés «essentiellement de pins d'Alep, nous avons également le chêne, le cèdre, le pin maritime, l'eucalyptus et la suberaie qui produit du liège». Concernant cette filière, M. Titah fait également un constat amer. La production a sensiblement reculé alors que l'Algérie était leader par le passé en matière de production de liège dans la Bassin méditerranéen. Ce qui n'a pas manqué de se répercuter sur le niveau des exportations même si certains exportateurs nationaux continuent à arracher «des parts de marché et à placer leur produit à l'étranger notamment en Europe». Aujourd'hui, la suberaie nationale a une géographie naturelle de 420 000 ha et «nous sommes pratiquement à la moitié qui est productive, soit 220 000 ha». «Bon an mal an, estime le DGF, nous arrivons à une production de 80 000 et 120 000 quintaux par an». Devant cette situation, des mesures ont été prises notamment dans le cadre du plan national de reboisement lancé en 1999 et qui porte sur «l'extension de nos forêts sur une superficie de 1 245 000 ha». Le DGF ajoute que ses services sont «en train de parachever l'inventaire forestier national mais aussi la mise en œuvre d'études d'aménagement pour 600 000 hectares». L'achèvement de ces deux opérations permettra de «rationaliser la production de bois à hauteur de 400 000 m3 an sur le potentiel existant actuellement». Les actions qui ont été identifiées et mises en œuvre se situent d'abord au niveau de la production, selon M. Titah qui précise qu'«on ne peut pas planter n'importe quoi et n'importe où, donc, c'est d'abord une normalisation dans le sens de l'obtention de plants de qualité que ce soit en chêne-liège ou autres espèces forestières. Même si, met en garde M. Titah, «il ne faut pas croire que la forêt algérienne est une forêt de production très importante qui puisse un jour répondre à la demande nationale en bois et en produits ligneux».