Résumé de la 1re partie n Après l'achat d'un hideux oiseau nommé «El-Hemm Bi Derhem», une princesse autrefois choyée, se retrouve dans la misère... On ne tarda pas à rapporter au Sultan la présence de la mystérieuse jeune fille aux allures de princesse. Le Sultan en tomba amoureux et l'épousa. Elle retrouva le bonheur et la joie de vivre. Après une longue année, elle mit au monde un magnifique bébé. C'était un garçon. Le roi, heureux, organisa une grande fête. La princesse avait oublié son douloureux passé du temps de «El Hemm Bi Derhem». La nuit venue, les esclaves et les servantes installèrent la mère et son enfant et se retirèrent discrètement. Soudain, une voix dans la nuit retentit : — Rgedti wa thanniti ! Wa el-hemm lli chriti nsiti-h ? Tu t'es endormie sans crainte ? As-tu oublié le malheur que tu as acheté ? L'effroyable monstre avait surgi dans la chambre. — Que me veux-tu ? hurla-t-elle terrifiée. — Je viens enlever ton enfant pour satisfaire ma faim. — Par pitié, mange tout ce que nous possédons, mais laisse mon fils. Ne t'ai-je pas tout donné depuis le jour où je t'ai acheté dans l'œuf ? — Certes, mais rien n'a réussi à me rassasier. SeuI ton enfant pourrait le faire. El Hemm Bi Derhem saisit le nouveau-né, lui coupa une phalange du petit doigt et, du sang qui s'en échappa, badigeonna les lèvres de la mère. Puis il disparut en emportant l'enfant. Le lendemain matin, les dames du palais et les servantes furent horrifiées de trouver la jeune femme, seule, la bouche pleine de sang. Toutes rapportèrent au Sultan que la reine avait dévoré son fils. Malgré son chagrin le roi pardonna et le temps s'écoula. Un an après, la reine accoucha d'un autre garçon et tout le royaume fut en fête. Hélas, dans la nuit El Hemm Bi Derhem surgit à nouveau et enleva le deuxième enfant. Comme la première fois, avant de disparaître, il coupa la phalange du petit doigt du bébé et badigeonna de sang la bouche de la mère. Le lendemain, on annonça de nouveau le malheur au Sultan. Furieux, il ordonna que l'on envoyât la reine garder les troupeaux. La jeune femme, résignée, accepta son sort et demeura au milieu des bêtes. Les années s'écoulèrent semblables les unes aux autres et celle qui avait acheté le malheur avec son propre argent renonça au bonheur et patienta. Un jour, le Sultan décida d'accomplir le pèlerinage de la Mecque. C'était au temps où celui-ci s'effectuait à pied et durait une à deux années. Le souverain demanda à chacune de ses femmes et de ses servantes ce qu'elles désiraient qu'il leur rapportât de son voyage. Les unes et les autres demandèrent perles, étoffes, bijoux et divers cadeaux. (à suivre...)